Une ville, une histoire
Si l’Algérie m’était contée(61e partie)
Par K. Noubi
Prières :Le roi, tout à son bonheur, multiplie les offrandes et promet, à la naissance de l’enfant, de faire une grande fête.
Il y a de cela, longtemps, vivait, un roi et une reine. Ils étaient bons et gouvernaient leur peuple avec justice. Aussi étaient-ils aimés et, dans tout le royaume, on chantait ses louanges. Mais il manquait quelque chose au bonheur de ce couple royal : il n’avait pas d’enfant. Les médecins les plus compétents ont ausculté la reine mais tous les remèdes prescrits s’avèrent inefficaces. Alors, la reine, la mort dans l’âme, dit au roi :
— Mon ami, il est écrit que je ne te donnerai jamais d’héritiers.
le roi lui répond doucement.
— Mon amie, il ne faut pas désespérer !
La reine secoue la tête.
— Hélas, tous les médecins ont tout essayé !
— Il nous reste la prière !
— Je prie tout le temps !
— Je vais faire encore des offrandes…
— Cela ne servira à rien !
Le roi se tut. Ce que sa femme dit est vrai : en effet, il n’y a plus rien à espérer… Alors, la reine reprend :
— Alors, tu devrais prendre une autre épouse !
Le roi secoue aussitôt la tête.
— Non, non…
La reine veut parler. Il l’arrête.
— Ne dis plus rien !
Et il ajoute.
— Invoque encore Dieu, il ne saura rester sourd à tes prières !
Alors, la reine se met à prier Dieu.
— Mon Dieu, donne-moi un fils, même si pour cela je devais mourir juste après l’avoir mis au monde !
Quelque temps après, la reine tombe enceinte. Le roi est fou de joie.
— Tu vois, il ne fallait pas désespérer !
La reine sourit.
— Oui, Dieu a entendu ma prière !
Mais elle se rappelle sa terrible demande. Le roi, lui, tout à son bonheur, multiplie les offrande et il promet, à la naissance de l’enfant, de faire une grande fête.
— J’organiserai un grand banquet et tous mes sujets y seront conviés !
— Oui, dit la reine.
Le roi remarque son manque d’enthousiasme.
— Que se passe-t-il ? Tu ne partages pas ma joie ?
— Non, non…
— Alors, pourquoi ne le manifestes-tu pas ?
— Je suis fatiguée…
Alors, le roi s’écrie :
— Ma chère épouse, tu dois te ménager ! (A suivre…)
K. N
29 juin 2011
1.Extraits, K. Noubi