Suspense
Les pendules (49e partie)
Résumé de la 48e partie : L’interrogatoire des personnes – Sheila, Mis Martindale… – en rapport avec cet assassinat, commence…
La mort a-t-elle été instantanée ?
— Quelques secondes au plus.
— A-t-il pu crier, se débattre ?
— Impossible, vu l’état dans lequel il était.
— Expliquez-vous, docteur.
— Divers examens de laboratoire et tests sur ses viscères, m’ont porté à conclure qu’ayant été drogué, il devait être dans un état semi-comateux quand on l’a tué.
— Et le nom de cette drogue, docteur, pouvez-vous nous le dire ?
— Oui. De l’hydrate de chloral.
— Selon vous, comment le lui a-t-on administré ?
— Dans de l’alcool, sans doute. L’effet est presque instantané.
— On appelle cela un «Mickey Finn», je crois, dans le milieu, fit le procureur à mi-voix.
— Exact, dit le docteur. Il a dû le boire sans le moindre soupçon et quelques instants après s’écrouler, évanoui.
— Et à votre avis, c’est inconscient qu’on l’a poignardé ?
— J’en suis persuadé. D’où son masque paisible, et aucun signe d’une lutte quelconque.
— D’après vous, quand on l’a frappé, depuis combien de temps avait-il perdu connaissance ?
— Ça m’est difficile à dire. Voyez-vous, tout est fonction du métabolisme de chacun. En tout cas, depuis une demi-heure au moins et peut-être beaucoup plus.
— Merci, docteur. Sauriez-vous nous dire si la victime s’était alimentée ?
— Si par là vous voulez savoir s’il avait déjeuné, non certes. Il n’avait rien avalé depuis au moins quatre heures.
— Merci, docteur Riggs. Ça sera tout.
Le procureur parcourut la salle du regard.
— L’audience, prononça-t-il est ajournée jusqu’au 28 septembre.
Sur ce, les gens s’égrenèrent hors du prétoire. Toutefois, près de la porte, Edna Brent, venue avec les autres filles de l’agence Cavendish, hésitait à sortir.
Tout le bureau avait congé pour la matinée. Aussi, Maureen West l’interpella-t-elle.
— Alors, Edna ? On va déjeuner au Blue-bird ? On a tout le temps. Toi, en tout cas.
— Pas plus que vous, répondit Edna ulcérée. Le Fauve m’a collée de la première équipe aujourd’hui. C’est moche, hein ? Moi qui pensais rabioter une heure pour faire des emplettes et du lèche-vitrines.
— C’est le Fauve tout craché, ça. Pas plus mesquine d’elle ! On rouvre à 2 heures et il faut qu’on rapplique toutes. Tu cherches quelqu’un ?
— Oui, Sheila. Je ne l’ai pas vue ressortir.
— Elle a filé tout de suite après sa déposition, fit Maureen. Avec un jeune homme, j’ai pas vu qui. Alors, tu t’amènes ?
Mais Edna, toujours hésitante, finit par dire :
— Partez.. d’ailleurs, j’ai mes courses à faire.
Et Maureen s’éloigna en compagnie d’une autre.
Edna, elle, s’attardait, se décidait enfin à aborder le jeune agent blond de faction. (A suivre…)
D’après Agatha Christie
29 juin 2011
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