Suspense
Les pendules (48e partie)
Résumé de la 47e partie : Poirot conseille à Colin de recontacter Sheila et l’aveugle, mais aussi de sympathiser avec une employée de l’agence…
Un peu de détente vous sera salutaire. Vous travaillerez d’autant mieux après, m’affirma Poirot.
Je me levai en riant.
— Merci, docteur. Pas d’autres conseils de sagesse ? Que pensez-vous de cette étrange affaire des montres ?
Se radossant à son fauteuil, Poirot referma les paupières. Puis, à ma grande stupéfaction, énonça ces stances inattendues :
Il est grand temps, a dit le Morse
De discuter divers sujets :
Bateaux, souliers, l’arbre et l’écorce, Rois, océans ou bien navets,
Pourquoi la mer va-t-elle bouillir,
Aux dos des porcs des ailes frémir ?
— Me suivez-vous ?
— Une citation d’Alice au Pays des Merveilles, le Charpentier et le Morse ?
— Exact. Réfléchissez. Pour l’instant, c’est tout ce que je peux faire pour vous, mon cher.
Au prétoire, il y avait foule. Très excités par cet assassinat dans leur quartier, les gens de Crowdean affluèrent en quête de révélations sensationnelles. Toutefois, l’enquête se poursuivait aussi laconique que possible. Sheila Webb avait eu tort de redouter cette épreuve de quelques minutes à peine.
«On avait téléphoné au bureau pour qu’elle se rende au 19, Wibraham Crescent. C’est en se conformant aux instructions qu’elle était entrée dans le salon où, découvrant le cadavre, elle avait hurlé et s’était enfuie pour chercher de l’aide.»
Pour miss Martindale, son interrogatoire fut de plus courte durée encore. On l’avait appelée pour avoir une secrétaire – de préférence miss Sheila Webb – et cela à 13h49, heure qu’elle avait notée sur son carnet. On ne lui en demanda pas plus.
Miss Pebmarsh, qui lui succéda à la barre, nia s’être adressée à l’agence Cavendish pour obtenir une dactylo. Puis ce fut la déposition rapide et objective de l’inspecteur Hardcastle. Sur un appel téléphonique, il s’était aussitôt rendu au 19, Wilbraham Crescent, où il avait trouvé l’homme assassiné.
— A-t-on pu identifier la victime ? vou-lut savoir le procureur.
— Non, pas encore. C’est pour cette rai-son que je propose l’ajournement pour supplément d’enquête.
Ce fut ensuite au tour du médecin légiste qui, après avoir décliné ses titres, résuma son arrivée à la maison du meurtre, les résultats de son examen.
— Avez-vous une idée de l’heure approximative de la mort, docteur ?
— Je ne suis arrivé qu’à 15 heures un quart ; je la situe entre 13h 30 et 14h 30.
— Ne pouvez-vous préciser ?
— Non, cela m’est difficile. Au jugé, je dirais à peu près vers 14 heures, plutôt avant même. Mais l’âge, la santé… tant de facteurs jouent.
— Vous avez pratiqué l’autopsie ?
— Oui.
— Cause de la mort ?
— Poignardé avec une lame mince, très affilée ; du genre couteau à découper, par exemple. La pointe a pénétré… Suivaient des détails techniques, sur l’endroit exact où elle avait traversé le cœur. (A suivre…)
D’après Agatha Christie
29 juin 2011
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