Japon : la leçon de courage d’un maire
Futoshi Toba est devenu l’un des symboles du stoïcisme des Japonais face à la catastrophe. Malgré la perte de sa femme, emportée par le tsunami, le maire de la ville dévastée de Rikuzentakata œuvre, jour et nuit, aux côtés des victimes. Il y a un mois, jour pour jour, le 11 mars,
lorsque l’alerte au tsunami a été donnée après le séisme de magnitude 9, M. Toba a été confronté à un choix cornélien : rejoindre sa famille pour la mettre à l’abri ou rester à son poste et superviser les opérations de secours. Le maire a choisi la seconde option et n’a plus arrêté depuis, sauf pour incinérer son épouse. «Pour être honnête, lorsque le tsunami s’est approché, j’étais surtout inquiet pour ma femme et mes enfants», témoigne M. Toba. «J’ai pensé à sauter dans ma voiture et partir à leur recherche. Mais, en tant que maire, j’ai été obligé de décider du plus important : faire son devoir ou sauver sa famille ?» Sa voix s’étrangle. «Mon cœur est plein de tristesse… Je ne peux que m’excuser auprès de ma femme.» Ce maire n’a pas eu encore le courage d’annoncer la mort de leur mère à ses deux enfants, âgés de 10 et 12 ans, mais il soupçonne qu’ils ont deviné la vérité. Il s’est forcé à surmonter son chagrin pour faire face à l’ampleur des destructions à Rikuzentakata, où des dizaines de corps sont encore découverts chaque jour.
La dernière Edition du 11/4/2011
26 juin 2011
Histoire