Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Hommes et femmes au destin prodigieux (80e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 79e partie : Le procès de Julius et Ethel Rosenberg, accusés d’avoir livré les plans de la bombe atomique aux Russes, commence le 6 mars 1950.
Les deux accusés sont appelés à la barre. D’une voix solennelle, le président Kaufman demande à Julius, le premier.
— Julius Rosenberg, vous êtes accusé d’espionnage au profit d’une nation étrangère. Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés, plaidez-vous coupable ou non coupable ?
— Non coupable, votre honneur !
La même question est posée à Ethel, dans les mêmes termes.
— Ethel Rosenberg, vous êtes accusée d’espionnage au profit d’une nation étrangère. Reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés, plaidez-vous coupable ou non coupable ?
Elle donne la même réponse que son mari.
— Non coupable, votre honneur !
Ils vont nier toutes les accusations portées contre eux, même s’ils reconnaissent qu’ils ont appartenu au Parti communiste américain et qu’ils sont de fervents admirateurs du système soviétique.
C’est au tour du principal témoin à charge d’être interrogé. David Greenglass, comme nous l’avons dit, est en passe de devenir un héros, même s’il a reconnu avoir été un espion. Cet homme pâle et sans expression particulière, n’a pas hésité à dénoncer sa propre sœur et son beau-frère pour l’intérêt supérieur de son pays.
On oublie de dire que s’il a agi de la sorte, c’est surtout pour obtenir la clémence des juges et ne pas figurer au banc des accusés. D’ailleurs, il n’est même pas poursuivi…
Il décline son nom, sa qualité, puis il répond aux questions qu’on lui pose. Il raconte, pour la énième fois, son histoire, notamment l’épisode du fameux déjeuner de 1945, au cours duquel il a fait le plan de la bombe atomique qu’il a remis à son beau-frère.
— Vous confirmez avoir fait vous-même ce croquis ?
— Oui, votre honneur !
— Avez-vous remis autre chose, en plus de ce croquis ?
— J’ai rédigé des notes explicatives… Une douzaine de feuillets.
— Que vous avez remis tels quels à l’accusé ?
— Oui, sa femme, Ethel, les a dactylographiés.
L’avocat de la défense, maître Bloch, interroge le témoin
— Monsieur Greenglass, lui demande-t-il, comment avez-vous obtenu les renseignements que vous prétendez avoir communiqués à mon client ? Vous n’êtes pas savant, vous n’avez donc pas participé à la conception de la bombe.
— Eh bien, dit Greenglass, embarrassé, j’écoutais ce que les savants disaient autour de moi, j’ai questionné aussi les ingénieurs…
— Et vous compreniez ce qu’ils disaient ?
— Oui.
— Vous avez donc des connaissances en physique nucléaire, en thermodynamique, en calcul différentiel…
— Non, avoue l’homme, je ne suis que mécanicien… (A suivre…)
K.N
26 juin 2011
1.Extraits, K. Noubi