Ainsi va la vie
Comme un parfum de trahison (36e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 35e partie : Le père et le frère de Nadjet ont menacé Salim de prison s’il continue à l’importuner. La jeune femme ne dit rien à son mari et décide de reprendre ses cours à l’université.
Rabah l’a déposée, elle s’est engouffrée dans l’université sans se retourner. Elle s’apprête à rejoindre sa salle de cours quand elle le voit devant elle. Elle recule, comme pour fuir mais il la prend par la main et la tire.
— Viens, dit-il, j’ai à te parler !
Elle a si peur qu’elle n’ose pas refuser.
— je veux juste te parler…
Il lui fait quitter le bâtiment et l’entraîne vers le parc qui jouxte le campus. Il l’oblige à s’asseoir sur un banc et il prend place à ses côtés. Brusquement, il se fait plus doux, affectueux même.
— Nadjet…
Elle se cache aussitôt le visage dans les mains et se met à pleurer. Il est très ému et essaye de la consoler.
— Je sais, ce n’est pas ta faute, tu as dû souffrir toi aussi… Mais maintenant, tout est fini, je suis là !
Nadjet lève vers lui une face éplorée.
— Tu n’as donc pas compris qu’il est trop tard ?
— trop tard ? il n’est jamais trop tard ! Puisque je suis là…
— Mais je suis mariée…
Salim secoue la tête.
— Nous allons partir tous les deux, tu referas ta vie…
— Ce sera notre enfant !
C’est à son tour de secouer la tête.
— Non, Salim, c’est trop tard, trop tard ! Si tu m’aimes, ne reviens plus me voir ! Laisse-moi !
Il s’emporte.
— Ainsi, tu es complice de ceux qui nous ont séparés ?
— Non, mais je ne peux plus être avec toi !
— Tu ne veux plus être avec moi !
Un vigile de l’université vient vers eux.
— Que se passe-t-il ? demande-t-il, mademoiselle, vous avez besoin d’aide ?
— Non, non, dit-elle, ce n’est rien…
Elle se lève. Salim veut la forcer à se rasseoir, elle lui résiste.
— Je dois aller en cours !
Il la suit.
— Je reviendrai, demain, après-demain, les jours suivants, je saurai où tu habites, je t’enlèverai s’il le faut ! Tu es à moi, à moi ! Personne ne pourra nous séparer !
Et il s’en va. Nadjet, effondrée, reste un long moment, hébétée. Quand elle reprend ses sens, elle sort téléphoner à Rabah.
— Viens me chercher, dit-elle.
Elle a décidé de tout lui raconter. Le fardeau est trop lourd pour continuer à le porter seule. (A suivre…)
26 juin 2011
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