Ainsi va la vie
Comme un parfum de trahison (35e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 34e partie :Salim est revenu et il est allé retrouver Nadjet, avec l’intention de l’épouser. La jeune femme, affolée, s’est confiée à sa mère.
Elle brûle de savoir ce que son père et son frère ont fait, mais elle n’ose pas appeler de chez elle, de crainte que son mari ou sa belle-mère ne l’entendent. Elle n’ose pas non plus aller chez eux, par peur de rencontrer Salim. Heureusement que sa mère a l’idée de lui rendre visite.
Dès qu’elles se retrouvent seules, Baya lui dit :
— C’est réglé !
— Papa et Hamza sont allés le voir ?
— Oui, dit Baya, ils lui ont dit ce qu’ils avaient à lui dire !
Nadjet, atterrée, garde un moment le silence, puis elle reprend :
— Et comment a-t-il réagi ?
Baya hausse les épaules.
— Il s’est mis en colère, bien sûr, il t’a accusée d’ingrate, toi pour qui il a fait de la prison, mais il a reculé devant les menaces de ton père et de ton frère de porter plainte…
Baya rit.
— Il sait que sa position est fragile… En tant que repris de justice, la moindre bêtise, il retourne en prison !
Nadjet, elle, n’a pas envie de rire. Elle connaît assez Salim pour savoir qu’il n’est pas un homme à abandonner la partie. Elle sait aussi qu’il tient à elle.
— J’ai peur maman !
— Il ne te fera aucun mal !
— Et si je le rencontre dans la rue, à
l’université ?
— Tu ne lui parleras pas !
— Je me demande si je pourrai reprendre mes cours…
— Bien sûr que tu vas les reprendre, même si, pour cela je dois t’accompagner ! Mais je te le dis, il ne reviendra pas !
Mais ces assurances sont insuffisantes.
Son mari, Rabah, se rend vite compte qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
— Je suis juste fatiguée, dit-elle.
— Tu sembles plutôt apeurée…
— tu te trompes !
Il la regarde attentivement.
— je ne sais pas… Le moindre bruit te fait sursauter !
— Je t’assure que c’est du surmenage, ça me passera !
Il n’en tirera pas davantage. Nadjet reste enfermée pendant une semaine, puis elle finit par se dire que sa mère a raison et qu’elle doit reprendre ses cours. Après tout, elle ne va pas s’enfermer le restant de sa vie.
Rabah est content qu’elle reprenne ses cours.
— A la bonne heure ! dit-il, l’enfermement ne te réussit pas !
C’est lui qui l’accompagne et elle lui demande de revenir la chercher. Elle ne sortira de l’université que lorsqu’elle verra sa voiture : ainsi pas de risque de rencontrer Salim ! (A suivre…)
26 juin 2011
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