Ainsi va la vie
Les preuves de l’amour (22e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 21e partie : Mounir avoue à sa mère qu’il aime une fille qui est obligée de s’expatrier. Il pense que le seul moyen de la retenir est de l’épouser !
Ouarda n’en revient pas.
— Tu crois que cette fille va accepter de rester alors que ses parents partent ?
— Oui, dit-il, elle me l’a dit. pLa mère pense aussitôt à une étudiante.
— Je suppose qu’elle fait ses études avec toi et qu’elle est loin d’avoir fini…
— Elle est lycéenne, dit Mounir.
Ouarda le regarde surpris.
— Lycéenne ? Mais quel âge a-t-elle ?
— Dix-sept ans, dit-il, en baissant les yeux. Elle devait passer son bac l’année prochaine et me rejoindre à la fac… Ses parents veulent qu’elle fasse médecine.
Ouarda n’en revient pas.
— Une fille de dix-sept ans, quels parents accepteraient de marier leur fille à cet âge ?
— Elle est d’accord !
— Elle est trop jeune pour le mariage !
— Mais toi-même tu t’es mariée à cet âge-là !
— Moi, c’est une autre histoire, une autre génération… Et puis, mon pauvre petit, comment ferais-tu pour vivre, une fois marié ? Tu ne travailles pas !
— Je travaillerai !
— Travailler ? Et tes études ?
— Je travaillerai et j’étudierai en même temps, et puis, j’ai ma bourse ?
— Et pour le logement ?
— Nous nous débrouillerons !
La brave femme secoue la tête.
— Non, mon petit, ce n’est pas raisonnable !
— Mais pourquoi dis-tu cela ?
— Parce que vous êtes trop jeunes tous les deux pour vous marier ! Vous êtes sans argent, sans logement, sans profession…
— Ses parents l’aideront et vous aussi…
Ouarda secoue de nouveau la tête.
— Mon pauvre petit, le mariage n’est pas une affaire aussi simple que tu le crois ! Nous irons demander la main de cette fille pour toi, si tu veux, mais je suis sûre que ses parents nous opposeront un refus catégorique et je crois qu’ils auront raison !
— Maman !
— Je suis de ton côté, bien sûr. Mais si je me retrouvais dans la même situation – un garçon de ton âge, de surcroît étudiant, venait demander la même de ma fille, lycéenne – je refuserais sans hésiter un instant !
— Même si elle, elle le veut ?
— Oui, parce que, lorsqu’on a dix-sept ans, on n’est pas tout à fait responsable !
— Tu me déçois, dit-il.
Et il sort de la chambre. (A suivre…)
K.Y
26 juin 2011
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