Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Hommes et femmes au destin prodigieux (14e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 13e partie: Lady Hamilton prend de plus en plus part à la politique et aide son mari, ambassadeur à Naples. La guerre éclate entre l’Espagne et l’Angleterre. Nelson assiège Cadix.
Comme les marins menacent de nouveau de se mutiner, Nelson prend la décision de quitter Cadix pour une proie plus facile. Il se dirige vers Tenerife, dans les îles Canaries : il enlève un important butin, mais au cours de la bataille, un obus lui arrache un bras. Il doit rentrer à Londres.
Il est victorieux, mais diminué, puisque désormais, il est borgne et manchot. Sa femme Fanny, l’accueille sur le quai les larmes aux yeux. Toute l’Angleterre rend hommage à celui qu’on considère désormais comme un héros national.
Le pays a bien besoin d’un héros pour oublier les difficultés économiques qui menacent de provoquer des troubles…
Le 25 septembre 1797, le roi George III le reçoit au palais et le couvre d’honneur. Puis, il se retire à la campagne, auprès de sa femme, pour prendre un repos bien mérité…
En Europe, cependant, la guerre menace de reprendre et avec plus d’intensité, puis à Toulon, Bonaparte vient de réunir une imposante flotte. Les espions anglais s’affairent et le bruit court que c’est le royaume de Naples, allié de l’Angleterre, qui sera visé en premier. Nelson est rappelé et, sans hésiter, il accourt. Il écrit aussitôt à lord Hamilton.
«J’espère que nous arriverons avant que les Français n’attaquent… J’espère aussi que les autorités napolitaines laisseront entrer librement nos vaisseaux et nous fournirons tout ce dont nous aurons besoin.»
Certes, Naples est l’alliée de l’Angleterre mais son roi, Ferdinand VI, ne veut pas la guerre avec les Français. L’année précédente, il a signé un traité avec eux, assurant la neutralité de son pays dans le conflit qui oppose la France à l’Angleterre. or, accueillir une escadre de l’armée anglaise à Naples, c’est manifester des intentions belliqueuses, donc remettre en cause la neutralité… Le roi tergiverse donc quand les Anglais lui demandent d’autoriser ses navires à mouiller à Naples.
Nelson écrit de nouveau à lord Hamilton : il faut faire vite, si on veut avoir l’avantage sur les Français !
L’ambassadeur n’arrivant pas à convaincre le roi, charge son épouse d’approcher la reine. Emma, jouant le tout pour le tout, informe Marie-Caroline de l’arrivée imminente des bateaux anglais. Il faut absolument leur donner l’autorisation d’entrer dans Naples !
Les deux femmes complotent et la reine, à l’insu de son époux, donnent l’ordre à tous les gouverneurs maritimes du royaume de se tenir à la disposition de Nelson. C’est la permission aux navires anglais d’entrer dans le royaume. Un accord écrit est établi et remis à lord Hamilton.
L’ambassadeur s’empresse d’envoyer le document à Nelson. Emma y joindra une lettre dans laquelle elle exprime toute son admiration pour l’amiral.
«Mon cher amiral, nous vous attendons tous et nous prions Dieu de vous accorder la victoire que vous méritez… Je ne saurais vous décrire les sentiments qui m’agitent de savoir que je vous reverrai bientôt…»
Nelson est ému par le message. (A suivre…)
26 juin 2011
1.Extraits, K. Noubi