Depuis janvier 2011, les révolutions dans quelques pays arabes ne cessent d’afficher majestueusement leurs nobles objectifs.
13 janvier 2007, Mostafa Lacheraf décède à la suite d’un malaise cardiaque au salon d’honneur de l’aéroport Houari Boumediene, l’un des acteurs du 19 juin 1965 et fondateur de l’Etat Algérien
Le 29 juin 1992, le Président Mohamed Boudiaf est ignoblement assassiné à l’intérieur de la maison des activités culturelles de la jeunesse d’Annaba Un lieu symbolique puisque le défunt représente auprès de la jeunesse d’immenses espoirs, ainsi que les nobles principes puisant leur raison d’être de la glorieuse révolution du 1er novembre 1954. Jusqu’à sa mort, il est resté fidèle à son principe essentiel exprimé dans son comportement : Il disait que le culte de la personnalité est le mal dont les révolutions redoutent. Depuis, les peuples arabes ont en majorité évolué et ceux restés ancrés à cette mystification abêtissante sont sous dépendance dictatoriale ignoble.
Lacheraf (le noble), compagnon de prison du défunt Boudiaf durant la révolution de libération nationale, était un fervent amoureux des arts et cultures universelles. En tant que Ministre de l’Education Nationale, au milieu des années 1970, dans le gouvernement du défunt Houari Boumediene, il considérait l’instruction comme une ouverture culturelle au monde et, donc, qu’elle ne se bornerait nullement à un bréviaire terme qu’il aimait adresser à l’intention de ses détracteurs car abreuvés, durant des décennies, par les comportements «socioculturels» chauvinistes et extrémistes qui ont mené des générations, d’ici et dans l’ensemble du monde arabe, aux réflexes et desseins macabres de la décennie 1990, chez nous, avec ses crises et malaises en tous genres.
Pour preuve, d’autres éminents chercheurs ont analysé en profondeur le système éducatif de l’époque. Tous ont démontré, à l’aide d’arguments pertinents et exemples fondés, les impacts peu positifs et négatifs a foison, des multiples greffages absurdes en termes de programmes éducationnels, cultivant en vrac l’esprit de l’exclusion et le bourrage des crânes et, donc, l’ennui puisque les leçons étaient axées sur le fastidieux et le non le studieux. Parmi ces reproches, parfois véhéments, il y a celui rapprochant l’école soi-disant fondamentale à celle de la folie mentale.
En effet, rares les étudiants perçant les multiples remparts rencontrés dans leur parcours notamment au sein des universités mondiales. En revanche, les hommes de la politique gouvernementale, d’hier et d’aujourd’hui, encensent en pourcentage alléchant les taux de réussite, des paliers de l’enseignement secondaires, voire les comparent à d’autres pays d’un niveau performant. Par contre, ils analysent insuffisamment les causes de déperdition scolaire qui n’est pas, certes, due spécialement à l’enseignement fondamental tel que conçu et pratiqué dans les pays anglo-saxons.
Donc, après avoir réussi à imposer leur volonté et donner des preuves tangibles de leurs compétences au prix d’une abnégation sans failles, des milliers de cadres se sont insérés dans les grandes universités de recherches, en tous les domaines, classées les premières du Monde. Donc, ils ont transgressé le cadre du bréviaire dont parlait le défunt Mustafa Lacheraf qui appréciait les lieux dits portant des noms culturels significatifs voire à sens de noblesse. Une œuvre, dont il avait commencé d’écrire, retraçant l’Histoire d’une partie des aspects sociologiques et territoriaux de l’Algérie.
Où va l’Algérie ? Une question qu’avait posée, en intitulé de son livre, le défunt président Boudiaf déjà inquiet des ambitions maladives affichées, par des groupes et clans liés au culte des gourous sans titres de noblesse, dés les premières années de l’indépendance nationale. Sans que l’on exagère les qualités d’El Watani (feu Mohamed Boudiaf), encore moins percevoir ce qui se tramais derrière sa tête et celles des principaux acteurs de l’époque qui avaient tant de défauts et de complexes refoulés, néanmoins il est resté fidèle a son principe disant que la révolution n’est pas l’affaire d’une seule personne personnifiant le culte de la personnalité générateur de la dictature
En effet, la crise de l’été 1962 a enfanté un processus dont les survivances se sont manifestées a maintes reprises dont le congrès de Tripoli, la crise de l’été 1962, la charte d’Alger en 1964, le coup d’Etat du 19 juin 1965, puis la Constitution de 1976, la succession difficile du défunt Houari Boumediene qui était un homme hors du commun, les coups ignobles entre clans d’avant et après octobre 1988, la décennie noire et ses ignominies, les différents amendements constitutionnels de la même rengaine dont la résurgence dans toutes leur splendeurs des hypocrites ( a la nouvelle mode) cultes de la personnalité et la proéminence supposée des partis s’autoproclament majoritaires, etc. Cette prochaine décennie s’annonce, A Dieu ne plaise, houleuse et chargée d’enjeux et défis non moins surprenants pour les nouvelles générations d’ici et d’ailleurs
Les révolutions en cours dans quelques pays arabes, seraient en face aux ignobles survivances des contre-révolutions définies au culte maladif du pouvoir politique encore en verve chez les pays arabes. Donc, seule la mère patrie (la nation) abreuvant son bébé (la révolution) du colostrum contenant les anti-corps (contre- révolutions), pourrait engendrer, sans risques microbiens, d’autres gestations généralisants les nobles principes prémunis des tares héréditaires
A ce dernier propos, la majorité des régimes arabes reconnaissent dans leurs discours les revendications des peuples, morcelés antre nombreux fidèles et petits groupes de renégats jugés comme des agités, hors-la-loi, mains étrangères, etc. Puis, après qu’ils aient sévis d’une main de fer, ils égrènent une longue série de mesures d’apaisement et d’amendements constitutionnels, de reformes économiques, sociales, etc. Donc, logiquement, ils reconnaissent que les peuples revendiquent à juste titre leurs droits, et ce souligne-t-on, après avoir tué, torturer, exiler, des dizaines de milliers de citoyens et citoyennes.
En un mot le bréviaire habituel des pouvoirs en place qui, en vérité, s’adressent a leurs laudateurs acclamateurs. Au fait, pourquoi ils attendent jusqu’à qu’ils accomplissent l’irréparable puis reconnaissent les souhaits et aspirations de leurs peuples ? Une tare ou une manière de faire la politique ? D’après eux, après avoir étouffer dans l’œuf les espoirs d’une gouvernance démocratique dés les premières années des indépendances du joug étranger, ils souhaitent instaurer des régimes voire un combiné politicien leur permettant, pensent-ils a tort, d’asseoir pour des siècles le même entrain dynastique imposé voire cuirassé et verrouillé
En principe, le monde arabe est un et indivisible. Ne dit-on pas qu’un organe s’il souffre, c’est l’ensemble du corps qui est fiévreux ? Et tant d’autres nobles réflexions allant dans le même sens. Bien sûr que l’on doit s’intéresser a tout ce qui se passe chez nos voisins. La devise, chacun pour soi et Dieu pour tous, convient aux Dictateurs et non aux peuples arabes et sociétés civiles respectives qui, espérons- le, instaureraient dans un proche avenir des liens plus qu’avant afin de renforcer leurs nobles espoirs et écraser les ignobles scories du passé.
Abhorrant les encensements des mortels notamment ceux ayant occupés de hautes fonctions par le passé et également d’aujourd’hui, cependant des hommes méritent qu’on honore tout simplement leurs mémoires. A ce propos, nous reprenons un fragment de notre article, intitulé un bâtisseur démoli par la bêtise, paru au Quotidien d’Oran du 17 janvier 2007 :
«Feu Mohamed Boudiaf, illustre enfant de notre quartier et du Hodna, héros de l’Algérie combattable avec panache, repose en paix. Le défunt Mostafa Lacheraf, l’un des rekais el Hodna (les piliers du Hodna), vous a rejoint le 13 janvier 2007. Des lieux, des dates et destins liés mais aussi des hauts et des bas, des erreurs et faiblesses, d’oublis mémoriels. Hélas, tout mortel est faillible, prédisposé a la fragilisation.
L’érudit Lacheraf a été lui aussi victime d’actes de démolition par la bêtise et la vilenie. Désormais, personne ne pourrait le faire à l’encontre de vos œuvres et mémoires. Personne et par n’importe quel bréviaire démolisseur car le temps et la chronique de vos prévisions et bravoures vous ont donné raison. Pleinement. A ce titre, rappeler vos glorieuses mémoires nous honore. Toutefois, ces brefs essais mémoriels resteraient en deçà de votre honnêteté et de vos espoirs communs en vue d’édifier une nation, une société sans passer par les drames liés à la médiocrité et l’abus du pouvoir. Vous parcours respectifs vous ont fait éviter de les endurer. Une bénédiction divine sur terre. Et prions le Seigneur, afin que vous en bénéficiiez dans l’autre monde. Celui de la paix éternelle»
Enfin, .bonne santé a la nation(1) arabe (la mère patrie), et meilleures chances a ses nouveaux et nobles bébés de l’année 2011 Et celles d’après.
1- Le défunt Mostafa Lacheraf était l’ami du célèbre chanteur égyptien Mohamed Abdelwahab. Ce monument de la chanson, tout juste avant l’indépendance de l’Algérie, il avait composé l’hymne «Watani El Akbar» (Mon grand pays). Warda et jazairia toute jeune chantait l’Algérie. Accompagnée d’une pléiade de chanteurs et chanteuses du Monde Arabe.
25 juin 2011
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