Le monde de l’étrange
Etranges pouvoirs (XXXVII)
Si on connaît bien la carrière scientifique de Kepler – le mathématicien et l’astronome – on connaît moins ses activités d’astrologue. Il est vrai que les adversaires de l’astrologie ont essayé de minimiser cette activité, en soutenant que Kepler n’a adhéré à l’astrologie que dans sa jeunesse et qu’à la fin de sa vie,
il l’a reniée. En fait, il a cru, sa vie durant, comme Tycho-Brahé et comme d’autres scientifiques, à l’influence des astres sur les destinées humaines et a tiré l’horoscope d’hommes célèbres. Il a établi également son propre horoscope, tentant d’expliquer par l’influence des astres son caractère : «Chez moi, Saturne et le Soleil coopèrent, c’est pourquoi mon corps est sec, noueux et petit. L’âme est timide et se dissimule derrière des périphrases littéraires ; elle est soupçonneuse, cherche son chemin à travers les ronces et s’y empêtre. Ses habitudes morales sont pareilles.» Chaque année, à son anniversaire, il établissait son horoscope, dressant son thème pour l’année à venir. Il devait constater, l’année de sa mort, que les planètes ont repris presque la même position que l’année de sa naissance, ce qui l’a beaucoup impressionné. Kepler a même élaboré un nouvel instrument d’analyse, à l’intention des astrologues, qu’il a appelé Sportula genethliaca : joint à ses tables rudolphines, cet instrument permet de calculer plus facilement les thèmes de nativité et les directions pour les prédictions. Cela ne l’empêche pas, dans son ouvrage intitulé Harmonica Mundi, de critiquer certains dogmes de l’astrologie comme son déterminisme qui fait de l’homme le prisonnier impuissant des influences astrales qu’il relativise, à la suite de Tycho-Brahé.
M. A. H.
25 juin 2011
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