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un 5 mars/ Culture : KAÏD AHMED, HOMME D’ÉTAT, DE KAMEL BOUCHAMA L’hommage à un authentique dirigeant

23 juin 2011

EPHEMERIDES


Culture : KAÏD AHMED, HOMME D’ÉTAT, DE KAMEL BOUCHAMA
L’hommage à un authentique dirigeant

Il y a 33 ans, le 5 mars 1978, disparaissait Kaïd Ahmed, l’un des acteurs politiques les plus en vue de l’Algérie post-indépendance. Le personnage avait occupé de hautes fonctions au sommet du pouvoir, mais sa présence semblait détonner parmi les dirigeants de l’époque.


Car cet homme à la forte personnalité, très actif, toujours en mouvement, était connu pour ses talents oratoires, son langage truculent et la qualité de ses analyses. Il était à la fois action et verbe. Kaïd Ahmed ne laissait personne indifférent. Tombé en disgrâce par la suite et devenu un opposant au régime de Boumediene, il fut décrié et frappé d’ostracisme y compris après sa mort. Depuis, son nom a été effacé délibérément de la mémoire collective, les ingrats et les nains politiques ne pouvant souffrir qu’un homme d’une telle envergure leur fasse de l’ombre. Alors, qui se souvient aujourd’hui de Kaïd Ahmed ? En quoi est-il si différent des autres dirigeants des années soixante et soixante-dix ? Les jeunes générations n’en ont peut-être même jamais entendu parler. Parce que, bien sûr, personne ne leur a raconté le personnage. Ni dans les livres et les manuels ni même dans les médias. Les autres — les compagnons de route et tous ceux qui l’avaient côtoyé — semblent, eux, oublieux ou frappés d’amnésie. Et pourtant, évoquer Kaïd Ahmed peut aider à écrire l’histoire et se la réapproprier. Pour mieux comprendre le présent et se projeter dans l’avenir. Le livre de Kamel Bouchama (qui rappelle avoir été à l’école de Kaïd Ahmed) est venu heureusement réparer cette injustice. Façon de mettre en échec l’omerta et faire réapparaître le personnage en pleine lumière. Il s’agit de rétablir la vérité, de réhabiliter celui qui fut parmi «les véritables et authentiques dirigeants de la Révolution». Un hommage et un devoir de mémoire qui sont tout à l’honneur de l’auteur. Kamel Bouchama est donc allé «au charbon» (sic) pour voir enfin son ouvrage achevé après «de nombreuses années de recherche et de réflexion». Le résultat de ce travail, un livre passionnant qui raconte un homme au destin peu ordinaire. Et l’auteur de souligner à ce titre : «Oui, avec Kaïd Ahmed, que je remémore dans cet écrit, je voudrai, tout simplement, m’adresser au plus grand nombre de jeunes pour leur raconter, tout en rappelant également aux moins jeunes qui ont eu cette piètre souvenance, qu’avant ces temps moroses et ce climat délétère où nous n’avons pas l’impression d’être gouvernés comme il se doit, il existait quand même des Hommes, des vrais, qui ont brandi l’arme du propos sincère et honnête ; bref, qui ont eu l’audace de recourir à l’opposition, la vraie…» Et c’est ainsi que Kamel Bouchama nous plonge dans le passé pour nous faire revisiter le parcours de celui qui fut un véritable homme d’Etat et qui avait contribué à écrire parmi les pages les plus glorieuses de l’histoire de l’Algérie contemporaine. Au fil du récit, en une dizaine de chapitres, nous découvrons les multiples facettes du personnage : le militant et patriote sincère depuis son jeune âge, l’intellectuel passionné d’écriture, l’homme de réflexion et d’action, le tribun accompli et excellent communicateur, le visionnaire, le bourreau de travail, le diplomate… Surtout, Kaïd Ahmed se distinguait par ses qualités humaines. Il avait la sagesse du terroir, le sens de la justice sociale. Son caractère et son tempérament le rendaient attachant (sauf pour ceux qu’il dérangeait). Toujours égal à lui-même, il était en effet très critique, courageux dans ses opinions, franc, expansif, chaleureux, passionné et honnête. Un extraverti que les «acteurs masqués et bien taciturnes», les apprentis sorciers du régime ne pouvaient voir d’un bon œil. Circonstance aggravante, Kaïd Ahmed produit des idées, est en avance sur son temps (le mémorandum qu’il avait envoyé aux membres du Conseil de la révolution, en 1972, et qui figure en annexe dans cet ouvrage est très illustratif à ce sujet). Devenu gênant, l’empêcheur de tourner en rond n’avait jamais admis, du reste, «que son pays, malgré les moyens conséquents qu’il recelait, vive la désuétude créée par ceux qui ne pouvaient faire sourire notre peuple. Il était ainsi fait, celui qu’on a “répudié“…, il ne répondait aucunement à leur cahier des charges, tout simplement !» Kaïd Ahmed indisposait par ses positions courageuses, son franc-parler, lui qui dénonçait le zaïmisme, la corruption, l’aplaventrisme, l’affairisme, l’incompétence… 1972 est l’année de son désaccord total avec le président Boumediene dont il ne veut plus cautionner la politique. Après le clash, c’est l’exil forcé. Désormais, Kaïd Ahmed se bat dans la vraie opposition cette fois. Hélas ! son cœur finit par le lâcher. Il meurt à Rabat, terrassé par une crise cardiaque. L’enfant du Sersou avait 56 ans. Toute sa vie, Kaïd Ahmed était resté un patriote. Il était fidèle aux idéaux du 1er Novembre 1954, et donc «avançait en homme seul» vu la nature des deux régimes qui se sont succédé après l’indépendance. Aujourd’hui, il est temps que l’Algérie réhabilite l’homme d’Etat et lui rende un hommage des plus solennels, souligne Kamel Bouchama. Pour l’auteur, il est urgent de rétablir les gens dans leur dignité et que justice leur soit rendue.
Hocine T.
Kamel Bouchama Kaïd Ahmed, homme d’Etat éditions Juba 2011, 514 pages

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/06/23/article.php?sid=119010&cid=16

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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2 Réponses à “un 5 mars/ Culture : KAÏD AHMED, HOMME D’ÉTAT, DE KAMEL BOUCHAMA L’hommage à un authentique dirigeant”

  1. http://www.bonjourdesougueur.unblog.fr Dit :

    Kaïd Ahmed, « homme d’Etat » (??!!)

    Posté par Rédaction LQA le juin 30th, 2011

    Le Soir d’Algérie 30 juin 2011

    Kaïd Ahmed à Ben Aknoun

    Par Mohammed Boudjema, professeur à l’USTHB

    J’apprends qu’un ouvrage(1) vient de paraître consacré à l’itinéraire d’un dirigeant non négligeable de l’Algérie indépendante : Kaïd Ahmed. Les petits bouts d’extraits et les commentaires parus dans la presse à cette occasion laissent entrevoir un évident parti-pris quant au rôle positif du personnage et sonnent comme une tentative de réhabilitation face au sort que lui a réservé notre histoire récente. A l’heure d’aujourd’hui où les grandes questions se résument essentiellement à comment gagner plus de dollars sans trop offusquer Dieu, on peut penser qu’il a, lui, bénéficié de l’état d’un monde dont les axes de combat impliquaient des débats qui nous paraissaient plus nobles. Les lignes qui suivent ont été écrites bien avant la sortie de cet ouvrage. Elles racontent sous forme d’anecdote cette époque de bouillonnement d’idées au cours de laquelle les dirigeants d’alors ont fabriqué nos malheurs actuels…

    Ah ! le savoir-parler de ces temps-là !

    Qui utiliserait aujourd’hui, qui se souvient même des concepts tels que «progressistes», «bourgeoisie compradore », «tâches d’édification nationale», «réaction interne», «démocrates révolutionnaires », «large front démocratique », «récupération des richesses nationales», «autogestion» ou des abréviations devenues absconses comme PPST, GPF, GSE ou ATU. Toutes ces choses qui cherchaient à concrétiser nos fantasmes de liberté, d’égalité et de justice sociale en composant le paradigme de la construction du socialisme à l’algérienne, qui oserait s’en emparer de nouveau pour en faire l’ossature de ses pensées, de ses écrits ou de ses discours ?

    Amma baâd…

    On était en février 1968. La grève des étudiants était totale et durait depuis plusieurs jours déjà. Evacuée manu militari des piquets de grève qui l’occupaient jour et nuit, l’université avait été fermée pour une durée illimitée. Les restaurants universitaires aussi. Le responsable de cette situation ? Le responsable de l’Appareil lui-même. Non, ce n’est pas l’intitulé de la drôle et fameuse histoire de téléphone qui fit le tour du pays pour devenir ensuite un classique du genre. C’était vraiment le nom de la fonction exercée alors par Kaïd Ahmed, alias commandant Slimane, au sommet de la hiérarchie du parti unique, le FLN. Il venait de se lancer dans une grande opération de remise au pas des différentes organisations de masse, officiellement intitulée «processus de normalisation » mais vite traduite en «tentative de caporalisation». Après avoir achevé celle des paysans (l’UNPA), celle des femmes (l’UNFA) puis celle de l’unique confédération syndicale (l’UGTA), il s’attaqua à l’UNEA, l’organisation des étudiants, en diffusant un document sous la forme d’un petit livret de 32 pages au format A6 portant en gros titre sur sa couverture à dominante verte, «Processus de normalisation de la vie de l’UNEA». Tout particulièrement à ce qui en tenait lieu du fait de la répression qui sévissait depuis le coup d’Etat de juin 1965, l’interdiction de ses instances dirigeantes et l’arrestation de plusieurs de ses responsables. Seule en effet la section d’Alger (c’était d’ailleurs l’unique section estudiantine en Algérie, les autres se trouvant à l’étranger : Paris, Damas, Prague, Moscou, …) avait une existence tout juste tolérée et continuait à activer. C’est elle qui s’opposa aussitôt à cette énième tentative de musèlement en décrétant une grève illimitée avec occupation de l’enceinte universitaire. Ils sont nombreux à se souvenir Kaïd Ahmed. Haut en couleur et fort en gueule, il traînait avec lui la réputation d’un gaffeur impénitent, auteur présumé, involontaire et prolifique d’une multitude de boutades comiques et de délicieuses bourdes sémantiques.

    On raconte qu’un jour, s’adressant en tant que responsable du FLN aux femmes déléguées dans un congrès de l’UNFA, il lança ainsi du haut de la tribune : «Le Parti a ses règles comme vous, les femmes, avez les vôtres.» Une autre fois, bien plus tard, lors des campagnes de volontariat estudiantin pour la Révolution agraire dont il n’était vraiment pas un partisan zélé («la terre à ceux qui l’aiment», disait-il en détournant le slogan officiel d’alors «la terre à ceux qui la travaillent»), il interpella les responsables des CVU (Comité de volontariat universitaire) à propos de certains groupes de volontaires qui s’impliquaient contre une épidémie de choléra sévissant dans une région du pays. Des responsables locaux, peu enchantés par la présence et le regard de ces groupes qui n’étaient pas sous leur autorité, s’étaient plaints à Kaïd Ahmed. «A chacun sa place et son travail, dit-il aux CVU, vous, c’est la Révolution agraire, le choléra c’est le Parti.» La petite histoire ajoute qu’il lui fut aussitôt répondu : «Nous sommes entièrement d’accord, qui a jamais dit le contraire ?» C’est ainsi que le commandant Slimane devint petit à petit une sorte de bouffon du roi, l’exutoire des frustrations nées d’une liberté d’expression totalement muselée. Pour l’imagerie populaire, il endossa toutes les tares du système protégeant par là-même les autres responsables dont il aurait effacé les péchés. Le plus souvent à tort car le personnage, cultivé et très loin d’être sot, ne méritait pas d’être enfermé dans ce rôle de bouc émissaire. Chose rare chez les dirigeants d’alors (comme chez ceux d’aujourd’hui d’ailleurs), il semblait posséder des idées pour le devenir de ce pays et une réelle vision politique allant bien au-delà de sa propre personne. On a souvent cité son passage au ministère des Finances, où disait-on, sa politique monétaire prudente (paysanne même selon certains) a longtemps contribué à la stabilisation de la monnaie.

    Il a par ailleurs tenté une analyse de la société algérienne dans un petit essai qu’il a intitulé «De la contradiction de classe au sein des masses» et qu’il utilisera plus tard pour revendiquer une adhésion contestée à l’Union des écrivains algériens. Un jour de février 1968 donc, il décida de rassembler les étudiants en une sorte de meeting pour présenter lui-même son projet de normalisation qu’il estimait incompris. On choisit pour cela la salle des fêtes de la cité universitaire de Ben Aknoun. Plusieurs bus de la RSTA furent mobilisés pour faire venir les étudiants de la Fac centrale et des autres résidences universitaires (Revoil, Robertsau et El- Harrach). La salle était comble.

    A l’entrée, des militants de l’UNEA distribuaient des tracts appelant à la résistance contre la tentative de caporalisation. Un petit peu plus loin, un groupe de personnes entouraient un responsable de la Fédération des étudiants militants (FNEM), toute récente création du FLN confiée alors à la houlette de Laadi Flici pour casser la forte influence des militants du PAGS sur le syndicat estudiantin. Epuisé par le feu nourri des questions et des invectives, le responsable «fnémiste» (douze ans de fac, sept ans de maquis ainsi qu’il présentait lui-même son CV) finit par battre en retraite et rejoindre la salle où la foule attendait «l’Appareil». Entouré de ses gardes du corps et des traditionnels courtisans, il arriva enfin, tout souriant, et prit place à la tribune. Après les quelques poncifs habituels sur l’engagement exemplaire des étudiants dans la longue et héroïque lutte du peuple algérien dont nous étions les dignes héritiers, il se mit à détailler les éléments de son projet puis en appela au débat.

    Il essuya d’abord quelques escarmouches sans gravité en y répondant avec beaucoup de mesure et parfois d’humour. «Le Coran, disait-il, quand il est descendu du ciel, a été contesté. Comment voulez-vous qu’un opuscule sorti de la tête d’un vulgaire bipède comme moi ne le soit pas ?» On lui amena un des tracts distribués dans le hall. Après l’avoir rapidement parcouru, il déclara qu’on l’y accusait d’être un bourgeois, un féodal ayant beaucoup de biens. «Je suis prêt, dit-il, à faire don de tout ce que, soi-disant, je possède à la seule condition que ceux qui ont rédigé ce tract fassent la même chose.» Quelqu’un assis au premier rang, juste au-dessous de la tribune, lui lança : «Et les chevaux ?» Piqué au vif, il répliqua «Ah non ! pas les chevaux. J’ai une jument. Chaque année elle me donne un poulain. Comme moi, j’aime les chevaux, je les garde. Alors, pas les chevaux.» La salle s’agitait de plus en plus. Puis, de quelque part vers le fond, quelqu’un se leva et dit d’une voix légèrement imbibée : «Je m’appelle B*** Mahieddine. Vous connaissez très bien mon père qui fut votre compagnon de lutte dans la clandestinité dans la région de Tiaret. Voici ce que j’ai à vous dire. Vous n’ignorez pas que le parti que vous dirigez est contesté partout et tout particulièrement chez les intellectuels. Il est contesté sur tous les plans, que ce soit au plan de ses principes, de ses méthodes ou de ses hommes.» Furieux, le responsable de l’Appareil saisit le micro, se mit debout et l’interrompit d’une voix étranglée : « Vous pouvez contester ses hommes, vous pouvez à la rigueur contester ses méthodes, mais jamais, au grand jamais vous ne pouvez contester ses principes qui sont au-dessus de vous et de nous, au-dessus de tous. J’espère que ce sont vos paroles qui ont dépassé votre pensée et qu’il y a lieu de retirer ces propos. Et puis, intellectuels, dites-vous ? Mais c’est quoi un intellectuel ? Vous croyez qu’il suffit d’avoir le bac ou la licence pour être un intellectuel ? Parlez-moi de Gide, Sartre ou Zola, là oui, ce sont des intellectuels. Qu’avez-vous donc produit pour fanfaronner ainsi ? Savez-vous d’ailleurs combien d’intellectuels ont été liquidés en URSS ? 100 000 ! Après tout, ne l’oubliez pas, dans ce pays, vous n’êtes que 8 000 !» Encore une fois, remous bruyant dans la salle. L’étudiant contestataire se leva de nouveau. Il affirma que ses pensées et ses paroles étaient parfaitement en phase et qu’il n’y avait rien à retirer de ce qu’il venait de dire. Puis, des amis lui ayant sans doute suggéré de s’éclipser discrètement avant la fin de la réunion, il fut exfiltré et disparut rapidement de la salle. Pendant ce temps, Kaïd Ahmed, livide, fulminait. Il jeta violemment le micro sur la table et mis fin à son meeting dans un concert de huées et de sifflets. Les chauffeurs de bus de la RSTA qui attendaient, debout au fond la salle, n’en croyaient ni leurs yeux ni leurs oreilles. Un dirigeant éminent bousculé de la sorte, houspillé en public, en Algérie, c’était tout simplement inouï. Suivi par la foule qui semblait en redemander encore, il se dirigea vers le comptoir de la cafétéria.

    Là, enfin calmé par le thé de l’inamovible ammi Saïd, entouré de quelques étudiants moins chahuteurs, il reprit ses arguments pour mettre fin au mouvement de grève, promettant haut et fort qu’il ferait rouvrir l’université et les restaurants universitaires quand «nous serons redevenus sages». Puis, bombant le torse devant nos airs peu approbateurs, il ajouta en bon démagogue : «Sages, oui bien sûr, mais pas des moutons. Je sais, moi, que l’Algérien ne peut pas se comporter en mouton.» Il dit à ammi Saïd de nous servir à boire et de lui adresser la note au siège de l’Appareil, place Emir-Abdelkader. Il reprit ensuite ses gardes et sa cour et quitta pour toujours la cité U de Ben Aknoun.

    Avec un léger sourire en coin, ammi Saïd, désabusé, nous lança : «Allez les jeunes, buvez, c’est moi qui offre !» Il me souffla qu’il n’avait nullement l’intention de perdre son temps à lui envoyer une addition que personne ne paierait jamais. Quant à Mahieddine, on ne le revit pas pendant un long moment dans les environs. Dégrisé, il avait décidé de se mettre au vert et de se faire oublier. Il ne fut, semble-t-il, pas du tout inquiété. Quelques semaines plus tard, l’année 1968 explosait les universités dans le monde entier…

    M. B.

    (1) Kamel Bouchama, Kaïd Ahmed, homme d’État, Édition Juba 2011

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

  2. What is Forex Trading System Dit :

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