Le monde de l’étrange
Etranges pouvoirs (XXXXVIII)
Par M. A. Haddadou
Toute la presse new-yorkaise parle de l’exploit de la jeune astrologue qui, du jour au lendemain, devient une célébrité. Elle va multiplier les prédictions réussies et son succès augmente de jour en jour. En 1914, cependant, un juge,
ressortant une loi interdisant de prédire l’avenir ou de dire la bonne aventure, la fait arrêter. Le même juge lui laisse le choix entre l’acquittement avec le paiement d’une amende ou le jugement, en courant le risque de se faire commander. Evangelina, sûre de son art, choisit le jugement. Le jour de l’audience, elle se présente au tribunal avec ses tables astrologiques et ses éphémérides et entreprend de faire un cours sur l’astrologie. «Mais rien ne prouve que ce que vous dites est vrai, dit le juge. Et si vos prévisions se vérifient ce ne sont que des coïncidences, sans valeurs scientifiques !» L’astrologue dit alors au juge : «Mettez-moi à l’épreuve. Donnez-moi la date de naissance d’une personne de votre choix que je ne connais pas et je vous ferai son horoscope !»
Le juge lui donne, sans le dire à Evangelina, la date de naissance de son fils et elle lui fait un portrait tellement exact du jeune homme que le jeune s’écrie : «Mais vous le connaissez !» La jeune femme lui répond qu’elle ne connaît même pas le nom de la personne dont elle a fait l’horoscope et que c’est le juge qui a proposé sa date de naissance. «C’est mon fils !» reconnaît le juge. Il l’acquitte aussitôt, mentionnant dans les attendus du jugement que «la prévenue a élevé l’astrologie au rang d’une science exacte». Ce jugement fera jurisprudence aux Etats-Unis, puisque à compter de ce jour, l’astrologie est autorisée et elle est séparée de l’activité des voyants.
M. A. H.
22 juin 2011
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