Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Hommes et femmes au destin prodigieux (46e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 45e partie : La dame aux camélias, la fameuse héroïne du célèbre roman d’Alexandre Dumas fils, a réellement existé…
Alexandre – c’est un beau garçon d’une vingtaine d’années – est au Vaudeville, le célèbre théâtre parisien, spécialisé dans la comédie sentimentale. Il n’a pas encore écrit de pièce, mais il pense en produire bientôt et plusieurs sujets lui trottent déjà dans la tête. Il est venu avec un de ses amis, Eugène Dejazet, fils d’une comédienne connue et, en attendant la représentation, ils lorgnent, à la jumelle, les belles jeunes femmes qui prennent place dans le théâtre…
Alexandre, qui a fait, avec ses jumelles le tour de la salle, sursaute. Une jeune femme d’une beauté extraordinaire vient d’entrer et de prendre place dans une loge de l’avant-scène.
Elle est grande, plutôt mince, la peau d’une extraordinaire blancheur et les cheveux de jais. Ces cheveux sont si longs et si lourds qu’ils entraînent la tête légèrement en arrière, ajoutant de la grâce à la beauté de la jeune femme… Mais il y a encore ses grands yeux noirs qui semblent s’étirer, battant des cils d’une longueur inhabituelle, comme des ailes d’oiseau, son cou, long et blanc, autour duquel s’enroule un collier de pierres précieuses, brillant de mille feux…
Alexandre, tout occupé à regarder l’apparition, ne se rend pas compte qu’il n’est pas le seul à le faire : la jeune femme sourit et adresse à quelques-uns de ses admirateurs des sourires et même des petits signes. Un de ces signes s’adresse même à Alexandre ou bien c’est juste Alexandre qui croit qu’un de ces signes s’adresse à lui. Son cœur se met à battre la chamade. Il pousse son ami du coude.
— Eugène…
— Oui, dit le jeune homme, qui regarde une autre femme.
— Cette… cette femme…
— Quoi ! s’exclame Eugène.
— Cette femme…
— Quelle femme ?
Alexandre la lui montre.
— Quoi ! s’exclame encore Eugène, tu ne la reconnais pas ?
— Non, avoue Alexandre.
— Mais c’est Marie Duplexis ! Tout Paris en parle !
Paris peut parler tant qu’il veut de la jeune femme, tout ce qui intéresse le jeune alexandre, c’est de faire sa connaissance au plus vite, s’approcher d’elle, lui parler, la toucher. C’est la première fois qu’il la voit et il est éperdument amoureux d’elle !
— Je voudrais que tu me mettes en contact avec elle !
— Je verrai ce qu’il faudra faire, dit le jeune homme, qui a repris ses jumelles et cherche d’autres jolies femmes.
Alexandre le pousse de nouveau du coude.
— Je veux la rencontrer… Aujourd’hui même !
— Hé, dit Eugène, qu’est-ce qui te prend ? A l’entracte, je te présenterai quelqu’un qui la connaît bien !
— C’est vrai ?
— Puisque je te le dis ! (A suivre…)
K. N
22 juin 2011
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