Ainsi va la vie
La soif des richesses (15e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 14e partie : Tarik, le «riche garçon» est lâché par Djamila. Il se retourne alors vers Manal, qui lâche Hichem, pour aller avec lui.
Elle rentre à la maison et jette son sac sur un fauteuil. Puis elle s’affale sur un autre fauteuil et, la tête renversée, elle se laisse aller à une douce rêverie.
Elle n’arrive toujours pas à réaliser ce qui lui arrive. Tarik, le beau garçon qui roule dans une voiture de luxe, naguère ami intime de Djamila, la courtise ! Il l’a invitée à monter dans sa voiture pour l’aider à se réconcilier avec Djamila, mais ce n’était là qu’un prétexte, puisqu’il lui a dit que la jeune fille ne compte plus pour lui et que c’est elle qui l’intéresse.
«Tu es infiniment plus jolie qu’elle, lui a-t-il dit, plus douce aussi et moins orgueilleuse !»
il lui a pris la main et lui a dit :
«Veux-tu être mon amie ?»
Elle n’a pas répondu tellement elle était émue mais tout son corps vibrait et ses beaux yeux ont répondu pour elle. Mais le plus merveilleux, c’est quand Tarik lui a dit : «Je ne veux pas d’une liaison fugitive ! Nous allons apprendre à nous connaître et si nous nous entendons, je demanderai ta main !»
Elle… Tarik… Quel bonheur ! L’épouser ! il le lui a dit, la première fois qu’il l’a vue, et elle l’a cru ! elle a eu, un moment, l’impression d’avoir trompé Djamila mais tarik lui a enlevé tout scrupule : elle l’a plaqué, elle ne veut plus de lui, alors pourquoi ne seraient-ils pas ensemble ? surtout qu’elle lui plaît ! il est allé jusqu’à remercier le ciel de l’avoir brouillé avec Djamila : «En fait, a-t-il conclu, c’est toi la fille de ma vie !»
Elle est encore sous son charme ! mais l’aime-t-elle comme lui semble l’aimer ? Elle ne saurait répondre à la question, elle qui n’a que des liaisons fugaces ! Mais cette sensation de bonheur, cette joie d’être avec Tarik, c’est peut-être cela, l’amour !
Sa mère, qui ne l’a pas vu rentrer, la trouve vautrée dans le fauteuil, les yeux fermés.
— Qu’est-ce que tu fais là, toi ?
Elle sursaute, ouvre les yeux et fait la moue. Sa mère a interrompu la rêverie ! Mais l’irritation ne dure qu’un moment. Manal est trop heureuse pour s’irriter ! Elle se lève et se jette dans les bras de sa mère. Elle la serre fortement contre elle, l’embrasse.
— Ah, maman, maman, comme je t’aime ! Comme je suis heureuse !
— Voyons, voyons, dit Fadhéla surprise par cette effusion soudaine, qu’est-ce que tu as, qu’est-ce qui se passe ?
— Je t’aime et je suis heureuse, c’est tout.
— alors viens m’aider à la cuisine !
A la cuisine, elle trouve sa sœur Djamila. Elle l’embrasse, elle aussi.
— Je suis heureuse, ma sœur chérie, heureuse !
— Toi, dit djamila, tu ne serais pas amoureuse, par hasard.
La mère, qui arrive, entend le mot «amoureuse» et s’exclame :
— qui est amoureuse ?
— personne, s’empresse de dire Manal.
La mère la regarde d’un air méfiant.
— Toi, dit-elle, sur un ton menaçant, ne fais surtout pas de bêtises !
— Qu’est-ce que tu vas chercher là ? dit la jeune fille, feignant l’indignation. (A suivre…)
K.Y
22 juin 2011
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