14.La soif des richesses (14e partie) Par K. Yerbi

Ainsi va la vie
La soif des richesses (14e partie)
Par K. Yerbi

Résumé de la 13e partie : Manal ne comprend pas pourquoi Djamila a rompu avec Tarik, un garçon riche. Hichem, lui, est un garçon modeste… dont elle n’arrive pas à se débarrasser.

Elle est pressée d’arriver à la station de bus et de se débarrasser de lui. Pourvu seulement qu’il n’aille pas dans la même direction qu’elle.
— Quelle ligne de bus, prends-tu ? demande-t-il.
elle le lui dit et lui demande la sienne. Elle respire, c’est la ligne opposée.
— si tu veux que…
elle le foudroie du regard ; il ne va quand même pas lui proposer d’aller avec elle.
— J’ai l’habitude de prendre le bus, dit-elle sèchement.
Il ne dit plus rien. Maintenant, Manal a hâte d’arriver à la station : pourvu qu’elle y trouve des camarades, elle le remballera aussitôt.
Un klaxon strident retentit. Elle se retourne. Il lui semble reconnaître cette voiture.
— C’est à nous qu’il klaxonne ? dit Hichem.
— je ne sais pas, dit-elle.
une tête sort de la voiture. Manal reconnaît aussitôt Tarik, l’ex-ami de Djamila. Elle ne lui a jamais parlé mais elle l’a vu à plusieurs reprises et, la dernière fois, elle était avec Djamila quand cette dernière l’a renvoyé.
— Il fait signe, dit Hichem. Tu le connais ?
— Non, dit-elle, subjuguée.
elle entend crisser le frein à main, la portière de la voiture s’ouvre et Tarik descend. Il vient dans sa direction.
— bonjour, dit-il. Tu es bien l’amie de Djamila.
— Oui, dit-elle, en rougissant.
— Tu rentres chez toi.
— Oui, dit-elle encore.
— Tu permets que je te raccompagne ? Je veux te parler de Djamila, peut-être que tu nous réconcilieras…
— Je veux bien, dit Manal, Djamila est ma meilleure amie !
— alors viens !
il retourne à la voiture, sans avoir dit un mot à Hichem. Celui-ci est confus : il n’a jamais été humilié de la sorte.
— Excuse-moi, je dois aider mon amie !
Et elle s’en va. Tarik lui ouvre la portière avant et elle s’engouffre dans la voiture qui démarre.
— alors, ça va ? demande Tarik. Tu me dis ton prénom ?
— Manal…
— C’est très jolie… Ce n’est pas comme Djamila… C’est démodé ! je suis bien content de me débarrasser de cette chipie.
Manal le regarde, stupéfaite.
— Je croyais que tu voulais te réconcilier avec elle !
— J’ai dit seulement ça pour que tu viennes avec moi !
C’est toi qui me plais ! Dis-moi, ce garçon avec qui tu étais, il n’est rien pour toi ?
— Non, dit-elle, en fermant les yeux ! (a suivre…)

K.Y