Le monde de l’étrange
Etranges pouvoirs (LXXIII)
Par M. A. Haddadou
Dans d’autres expériences avec Victor, le marquis de Puységur remarque que le jeune paysan témoigne de connaissances médicales insoupçonnées : il diagnostique, alors qu’il dort, les maladies de patients qu’on lui présente
et le traitement qui leur convient. La publicité faite sur Victor va attirer, à Buzancy, des dizaines de malades, venus soigner diverses affections. Les séances avaient lieu sous un orme, auquel l’imagination populaire va attribuer des pouvoirs mystérieux. Un témoin de l’époque, M. Cloquet, dans une lettre au receveur de gabelle de Soissons, décrit ainsi la séance du 17 mai 1784 : «On a établi autour de l’arbre mystérieux, plusieurs bancs circulaires, en pierre, sur lesquels sont assis tous les malades, qui tous enlacent de la corde les parties qui les font souffrir. Alors l’opération commence, tout ce monde forme une chaîne et se tient par le pouce. M. Puységur choisit entre ses malades plusieurs sujets que par attouchement de ses mains et présentation de sa baguette, il fait tomber en crise parfaite. Ces malades en crise, qu’on nomme médecins, ont un pouvoir surnaturel. En touchant un malade, ils sentent quel est le viscère affecté, la partie malade ; ils indiquent à peu près les remèdes convenables.» En 1785, Puységur emmène Victor Race à Paris et le présente à Mesmer. Il reprend son service à Strasbourg, créant une société de magnétisme où il forme des praticiens. Il publie également de nombreux articles.
M. A. H
21 juin 2011
Histoire