Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Hommes et femmes au destin prodigieux (61e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 60e partie : Le rêve de Jean-Baptiste Charcot – fils de l’illustre neurologue, Jean-Martin Charcot – de sillonner les mers est contrarié par sa famille. Il fera médecine…
Adieu donc l’Ecole navale et le rêve du grand large. Jean-Baptiste entre à la faculté de médecine. Plus question de s’endormir sur les livres de voyage et de navigation : il doit les remplacer par les manuels d’anatomie et de chirurgie. Les programmes surchargés ne lui laissent guère le temps pour l’évasion, au demeurant, il finira par s’intéresser à une discipline qu’il n’aimait pas au départ et qui, finalement, s’avère des plus passionnantes. Il s’intéresse au fonctionnement du corps et aux maladies et, comme son père, il est porté par un élan de générosité, à chercher les moyens de soulager l’homme de ses souffrances…
Il décroche brillamment son diplôme de médecine et il est aussitôt recruté, d’abord comme interne des hôpitaux, puis comme chef de service à La Salpêtrière où travaille son père. L’élève devient à son tour un maître : il a des élèves qui suivent son enseignement et l’accompagnent quand il rend visite à ses malades. Déjà il est respecté, voire craint, et on voit dans le «fils du patron» son possible successeur.
En réalité, Jean-Baptiste n’a pas du tout cette ambition : il ne cherche pas à ressembler à son père ni même à accéder à la notoriété.
Du moins, la notoriété dont il rêve relève d’un autre domaine. Jean-Baptiste, en effet, s’est remis à rêver du grand large et d’expéditions maritimes…
Il est dans son cabinet médical, recevant ses patients. Mais en même temps qu’il discute avec eux, les ausculte et prescrit des traitements, il pense à la mer et aux bateaux.
«Ah, que je voudrais partir sur un bateau !»
Certes, il est trop tard pour renoncer à sa carrière de médecin et entrer à l’Ecole navale, mais faute d’être marin professionnel, il peut toujours acheter un bateau. Il s’intéresse au prix des navires. et ses clients, quand ils sont au courant des choses de la mer, lui apportent des informations, notamment en ce qui concerne les prix des bateaux.
Si aujourd’hui la navigation s’est quelque peu démocratisée, grâce à la fabrication en série de navires légers, mais à l’époque de Charcot, elle fut une activité réservée aux riches. Certes, le jeune homme ne dispose pas d’une fortune personnelle mais il gagne bien sa vie et il a réussi à mettre de côté une coquette somme d’argent : une somme qui suffit, en tout cas, à l’achat d’un petit navire. Cela ne signifie pas qu’il va abandonner la médecine pour sillonner les mers mais il veut, avec le bateau qu’il se propose d’acheter, s’offrir, de temps en temps, des vacances. Le métier de médecin est très fatigant et il n’y a rien de mieux que de prendre le large pour se reposer et revenir plus frais et dispos afin de combattre de nouveau les maladies, soulager des souffrances et sauver des vies !
Il achète donc un bateau et passent ses premières vacances à la mer. Lui qui ne connaissait les bateaux que par les descriptions que l’on trouve dans les livres, va vite apprendre à manœuvrer les voiles, à manipuler les instruments de navigation et à déchiffrer les cartes. Après de longues semaines passées au large, il revient, en effet, à ses malades, le cœur plein de nostalgie pour cette mer.
Et déjà, il pense à d’autres vacances, à d’autres évasions…
«Je veux un autre bateau !»
Le premier bateau lui apparaissant tout petit, il le vend et achète un plus grand.
Les manœuvres sont plus compliquées mais il apprend vite à le faire marcher ! (A suivre…)
K.N
21 juin 2011
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