Cela s’est passe un jour/ Aventures, drames et passions celebres
Hommes et femmes au destin prodigieux (56e partie)
Par K. Noubi
Résumé de la 55e partie : Marie change encore de protecteur, optant cette fois-ci pour le vicomte de Perregaux. Ce dernier, très épris d’elle, la comble de cadeaux… au point de se ruiner !
Une après-midi, on frappe à la maison de Bougival qu’il a achetée pour elle. L’homme qui demande à être reçu se présente : il a été envoyé par le père d’Edouard pour s’entretenir avec elle. La famille ne peut supporter davantage de voir leur fils dépenser sa fortune pour une femme comme elle… Si elle n’accepte pas de se montrer raisonnable, on prendra des dispositions qui pourraient lui causer du tort. Pour commencer, elle doit quitter la maison qui va être vendue. Et c’est Edouard lui-même qui est en train de conclure l’affaire.
L’homme s’en va, laissant Marie dans une grande agitation. Elle se rappelle le jour où la blanchisseuse l’a mise à la porte. Cette fois-ci, au moins, si elle quitte les lieux, elle emporte avec elle de l’argent et surtout ses bijoux.
C’est Edouard lui-même qui lui loue un appartement à la rue d’Antin. Il paye le loyer pendant quelque temps mais bientôt son père lui coupe les vivres. La jeune femme doit alors faire appel à ses économies, puis à vendre, un à un, ses bijoux.
— Je t’aime, ne cesse de lui répéter Edouard, que cet état de fait désole. Bientôt, j’aurai de l’argent et tu pourras acheter tout ce que tu voudras.
— Oui, dit la jeune femme tristement.
— Alors, il faut rester avec moi ! Promets-moi de ne pas me quitter !
Elle promet mais déjà elle se détourne de lui. Elle a beaucoup d’affection pour lui, mais elle se rend compte, maintenant qu’il n’a plus les moyens de la satisfaire, qu’elle ne l’aime pas…
Un soir, en rentrant, Edouard frémit, en trouvant, dans l’antichambre un bouquet de camélias – ses fleurs favorites – avec ce petit carton : «De la part du comte de Guiche.»
Et d’autres bouquets et d’autres cartons, avec d’autres noms arriveront. Puis Marie va sortir avec ses nouveaux «amis» sans qu’Edouard puisse rien faire. Elle va même, certaines nuits, refuser de lui ouvrir sa porte parce qu’elle reçoit chez elle ses «amis».
C’est en pleine débauche qu’apparaissent les premiers signes de la maladie : des taches de sang sur son oreiller, au matin. Elle consulte un médecin qui lui conseille des bains. Edouard lui conseille Spa, la ville des eaux.
Après quelques jours de traitement, elle se sent déjà mieux. Elle se promène quand un homme l’aborde.
«Je suis le comte de Stackelberg, dit-il, je me suis renseigné sur vous…»
L’homme lui raconte qu’il avait une fille de son âge qui vient d’être emportée par la phtisie.
Il ne s’est pas occupé d’elle et il le regrette aujourd’hui. Alors, il a décidé d’aider une autre fille à mieux vivre.
«Je ferai tout pour que vous ne soyez plus jamais dans le besoin !»
s’est-il renseigné auprès des médecins ? a-t-il appris qu’elle n’avait pas pour longtemps à vivre ? En tout cas, dès qu’elle retourne à Paris, le comte l’installe dans un luxueux appartement qu’il lui laisse décorer à sa guise. Il va l’autoriser aussi à recevoir ses amis, à organiser des réceptions…
Il règle toutes les factures, sans rien dire. (A suivre…)
K.N
21 juin 2011
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