Ainsi va la vie
Les preuves de l’amour (6e partie)
Par K. Yerbi
Résumé de la 5e partie : Mounir est abordé par une fille, une étudiante, mais lui n’est pas intéressé : c’est à Wissam qu’il pense, et à elle seule…
Il a revu, un peu plus tard, Dalila ; elle lui a souri et fait signe. Il suffisait qu’il lui dise un mot pour qu’elle vienne vers lui, mais il s’est contenté de lui faire signe.
Son ami Saïd avait raison : la jeune fille est charmante. Beaucoup de garçons souhaiteraient qu’elle s’intéresse à eux, mais lui, son cœur est déjà pris. Par Wissam.
Il veut aussitôt la revoir. En principe, ils ont rendez-vous le lendemain : il regarde l’heure et il se dit qu’en faisant un peu vite, il peut arriver au lycée juste à la sonnerie. Il ratera un TD et sera porté absent, mais tant pis : la jolie Wissam vaut bien ce sacrifice.
Il quitte aussitôt le campus et, en marchant rapidement, il parvient, au bout de trois quarts d’heure au lycée. Il a tellement fait vite qu’il est arrivé cinq minutes en avance.
Il y a toujours, devant le portail, des groupes d’adolescents, attendant les filles à la sortie. Certains ont des copines, d’autres viennent tenter leur chance.
La sonnerie retentit. Quelques minutes de suspense et les filles sortent, comme un flot. Wissam est parmi les premières à sortir et il y a avec elle un garçon. C’est sans doute un camarade, un adolescent quand même, mais c’est un garçon et il la tient par le bras !
«La traîtresse !» pense-t-il aussitôt.
il vient de renvoyer une jolie fille, qui lui faisait les yeux doux… Et elle s’affiche avec un beau garçon : corpulent, blond, le visage rieur…
Il pense aller la prendre par la main et lui dire, sur un ton de reproche : «Viens !»
Mais il se retient : il sort avec cette fille, mais il n’a aucun droit sur elle, encore moins celui de lui interdire de sortir avec les garçons. Il recule et se cache derrière les élèves.
«Traîtresse !» répète-t-il encore.
Elle bavarde joyeusement et rit avec le garçon. Mounir se dit que ce n’est qu’un camarade et qu’elle finira par le lâcher, pour rentrer chez elle. Mais le garçon la suit et il les voit descendre ensemble, en direction du boulevard, pour rejoindre son domicile.
Mounir décide aussitôt de les suivre. Ce sera l’occasion de savoir où elle habite. Elle le lui a dit, mais il veut s’assurer qu’elle ne lui a pas menti.
«Traîtresse !
Traîtresse !» répète-t-il, à voix basse.
Les deux adolescents ne prennent pas tout de suite le boulevard. Ils s’arrêtent à une pâtisserie.
«Elle ne va pas manger avec lui !»
Wissam et son compagnon entrent dans la pâtisserie. Et s’il entrait lui-même et les surprenait ? Il se dit que cela n’a pas de sens : il ne peut faire aucun reproche à la jeune fille. Celle-ci, si elle apprend qu’elle était suivie, elle pourrait mal réagir et rompre avec lui !
Il reste donc dehors, atterré, ulcéré que la fille qu’il aime de tout son cœur le «trompe».
Après un long moment, les deux adolescents ressortent. Mounir les voit s’arrêter sous les arcades et bavarder un moment.
«Que peuvent-ils se dire ?»
Mais ils ne restent pas longtemps. Ils prennent chacun des directions opposées.
«Elle rentre chez elle !»
Il peut maintenant l’aborder mais il se dit qu’il vaut mieux remettre la rencontre au lendemain, comme prévu. Aujourd’hui, il risque de lui dire des choses désagréables. (A suivre…)
K.Y
21 juin 2011
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