Au coin de la cheminée
Le Roi des Génies (3e partie et fin)
Résumé de la 2e partie :Voyant que son père veut tuer son mari, la fille du Roi des Génies décide de s’enfuir…
Ils repartirent et marchèrent longtemps. Les jeunes gens les virent arriver. La jeune fille se métamorphosa en vigne grimpante ; son mari en paysan ; la jument fut changée en chienne. Les serviteurs arrivèrent :
«Salut, dirent-ils au paysan : n’as-tu pas vu un homme et une femme montés sur une jument ?
Pour ce qui est des pastèques, répondit-il, elles sont mûres ; les melons pas encore.»
Ils rentrèrent faire leur rapport.
«Cette fois, dit le Roi des Génies, c’est moi qui irai ; vous n’êtes pas capables de les reconnaître.»
Sur-le-champ, ils partirent tous ensemble, ils marchèrent, marchèrent, et ils allaient rejoindre les fugitifs quand la jeune fille, ayant reconnu son père, entraîna son mari vers la mer.
La jeune fille fit tourner sa bague, en disant : je veux qu’un chemin s’ouvre ici pour nous.
— Ma fille, tu m’as trompé, lui cria son père.
— Père, répondit-elle, je suis mariée : tu aurais dû t’attendre à ce qui est arrivé.
Ils avancèrent dans la mer. Le Roi des Génies rentra chez lui. Ils arrivèrent dans un lieu désert. La jeune fille tourna sa bague magique, en disant : «Seigneur, je voudrais que cet endroit désert soit habité.» Aussitôt, il y eut de nombreuses habitations. Ils devinrent Roi et Reine de ce pays.
Ils vécurent heureux, mais le jeune homme se souvint un jour de sa première épouse. Il dit alors à la fille du Roi des Génies :
— Femme, il y a une chose que je ne t’ai pas dite : j’ai une femme et un fils, je vais aller les voir.
— C’est bien, dit-elle. Va la chercher ; elle vivra avec moi, mais tu ne la considéreras pas comme ta femme.
— Bien, dit-il.
Mais elle lui fit une recommandation :
— Prends garde, lui dit-elle, qu’on ne te donne pas un baiser au-dessus de l’œil droit quand vous vous direz bonjour tes proches et toi !
— C’est entendu, dit-il.
Il partit. il arriva chez lui, trouva sa femme, son fils et sa sœur. Sa sœur lui sauta au cou et lui donna un baiser au-dessus de l’œil droit : à l’instant même il perdit le souvenir de la fille du Roi des Génies.
Un an passa avant que la mémoire ne lui revienne :
— Allons, femme, dit-il, partons d’ici, car j’ai une autre femme dans un autre pays.
— Bien ! dit-elle.
Ils partirent donc. Ils arrivèrent chez la fille du Roi des Génies qui fit bon accueil à la première femme et à son fils : elle les fit loger dans son château et leur fit servir une excellente nourriture. Quant à son mari, elle le fit mettre en prison et il y resta jusqu’à ce qu’il fût à la dernière extrémité. Un jour, le gardien de la prison dit à la reine :
— Madame, votre mari est près de mourir, que devons-nous faire ?
— Fais-le sortir, dit-elle. Qu’on me l’amène !
Elle lui fit donner à manger et le soigna jusqu’à sa guérison.
— C’est moi, lui dit-elle, qui t’ai fait mettre en prison, parce que tu ne m’avais pas écoutée. Si je n’avais pas pitié de toi, je t’y laisserais mourir. Mais c’est assez : tu y as passé le temps prévu pour ta punition. Tu redeviens roi comme avant.
Ils furent heureux tous deux, ainsi que la première femme qui avait un fils. Ils gouvernaient le pays dans la paix et la prospérité.
Voila mon histoire finie
Conduite le long de la rivière
Pour des gens de qualité !
A moi, que Dieu me pardonne
Et les chacals, qu’il leur en cuise !
Puissions-nous ne jamais manger sans sel !
Ni marcher pieds nus.
Contes merveilleux
21 juin 2011
Non classé