Suspense
La mystérieuse affaire de Styles
Résumé de la 22e partie : Poirot entre dans la chambre qu’il commence à inspecter minutieusement…
Pourtant, il prit la peine de pousser le verrou, d’ouvrir et fermer la porte plusieurs fois de suite ; ce faisant, il prenait toutes les précautions possibles pour ne point faire de bruit. Tout à coup, quelque chose dans le verrou même parut retenir son attention. Après un sérieux examen, il sortit vivement de sa trousse une paire de petites pinces, extirpa de l’intérieur du verrou un fragment minuscule qu’il glissa avec soin dans une petite enveloppe…
Sur la commode, dans un plateau, un réchaud à alcool portait une casserole. Une petite quantité de liquide noirâtre demeurait encore dans la casserole. Tout auprès se trouvaient une tasse vide et une soucoupe dont, de toute évidence, on avait fait usage.
Je me demandai comment j’avais pu être assez distrait pour ne pas les remarquer. C’était là un indice important. Poirot trempa délicatement un doigt dans le liquide qu’il goûta du bout des lèvres. il fit une grimace.
— Du cacao arrosé de rhum !
Il passa ensuite aux débris jonchant le parquet, à l’endroit où la table de chevet avait été renversée. Une lampe de bureau, quelques livres, des allumettes, un trousseau de clefs et les fragments broyés d’une tasse à café étaient éparpillés çà et là.
— Ah ! voici qui est curieux, dit Poirot.
— Je dois avouer que je ne vois rien de particulièrement curieux.
— Vraiment ? Observez la lampe ! Le verre est brisé en deux endroits qui gisent là où ils sont tombés. Mais voyez, la tasse à café est absolument réduite en poudre.
— Eh bien, sans doute quelqu’un a-t-il marché dessus.
— Précisément, dit Poirot d’une voix bizarre. Quelqu’un a marché dessus.
Il se releva et alla lentement vers la cheminée, où il se mit d’un air distrait à manier les ornements et à les aligner en ordre, selon son habitude, lorsqu’il était troublé.
— Mon ami, dit-il, se retournant vers moi. Quelqu’un a marché sur cette tasse, et l’a pulvérisée pour une des raisons suivantes : ou bien parce qu’elle contenait de la strychnine, ou bien, et ceci serait beaucoup plus sérieux, parce qu’elle n’en contenait pas.
Je ne lui répondis pas. J’étais ahuri, mais je savais qu’il était inutile de lui demander de s’expliquer. Un instant plus tard, il se ressaisit et poursuivit ses recherches. Il ramassa à terre le trousseau de clefs et, le retournant dans ses doigts, en choisit enfin une très brillante, qu’il essaya dans la serrure de la mallette violette. Elle s’adapta et il ouvrit la mallette, mais, après un instant d’hésitation, il la referma à clef, et glissa dans sa poche le trousseau et la clef que nous avions trouvée à la serrure de la mallette.
— Je n’ai pas l’autorisation de parcourir ces papiers.
Mais il faudrait le faire sans tarder.
II procéda ensuite à un examen très méticuleux des tiroirs de la table de toilette.
A suivre
D’après Agatha Christie
20 juin 2011
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