Histoires vraies
L’exorcismeaies (1re partie)
Anna Michel, une belle femme enceinte et brune, se promène dans les bois près de la ville de Klingenberg en Allemagne de l’Ouest en 1953. Elle passe devant une sinistre maison abandonnée. D’une ouverture dont la porte pourrie pend, accrochée par des gonds rouillés, sort une vieille femme borgne. L’œil unique de la sorcière se pose sur le ventre de la femme enceinte et lui dit :
«Ton enfant sera pris par le Diable.»
La malheureuse femme s’enfuit, terrifiée. Ses cheveux bruns en désordre, dans un grand froissement de jupe, elle court à travers le bois jusqu’à son mari, Joseph Michel.
Celui-ci, robuste et paisible, pêchait à la ligne. Il écoute attentivement sa femme. Voyant qu’elle a pris la chose au sérieux, il court à la recherche de la vieille femme. La maison existe, sinistre à souhait, mais nulle trace de la sorcière.
Joseph Michel, lui-même né à Klingenberg où il est établi depuis trente ans, riche propriétaire de scieries dans la région, ne la connaît pas. Pendant les jours qui suivent, il procède à une enquête discrète, mais personne n’a jamais rencontré cet étrange personnage ni n’en a entendu parler.
Les mois ont passé. L’enfant naît. C’est une fille, Hildegarde, que ses parents prendront l’habitude d’appeler Anneliese. Elle est normale, et même pleine de santé. Mme et M. Michel, petit à petit, oublient l’étrange prédiction de la vieille femme borgne. Les années s’écoulent et d’autres enfants naissent dans cette famille prospère.
C’est durant l’été de 1969, lorsque Anneliese est âgée de quinze ans, que survient la première crise.
Sans prévenir, en regardant la télévision, la jeune Anneliese – une charmante adolescente aux longs cheveux bruns hérités de sa mère – tombe sur le sol, déchire ses vêtements, en gémissant dans une langue incompréhensible.
Puis, ce qui est loin de lui ressembler, car Anneliese est plutôt réservée, sous les yeux horrifiés de ses parents et de ses frères et sœurs, voici qu’elle contorsionne en des poses volontairement obscènes.
Le lendemain, Anneliese est conduite chez un médecin à Klingenberg qui la dirige sur un spécialiste des nerfs. Ce dernier pense qu’il s’agit de crises d’épilepsie et prescrit un traitement médical. Mais les crises continuent. Et chose curieuse elles n’ont jamais lieu au lycée où Anneliese est étudiante, ni même dans un endroit public. De sorte que la jeune fille termine ses études secondaires et entre à l’université, sans problème.
Malheureusement, le traitement médical ne fait aucun effet et comme les crises continuent, toujours plus nombreuses et plus fortes, Anna et Joseph Michel, les parents, ne sont pas d’accord avec les médecins. Leur entourage non plus. Chacun, prétendant avoir déjà vu des épileptiques, estime que les symptômes ne correspondent pas à ceux d’Anneliese.
S’il est vrai que les épileptiques tombent sur le sol et gémissent, ils ne prononcent pas comme Anneliese des paroles bizarres. Car lors de ses crises, Anneliese parle, mais une langue étrange que ses parents ne comprennent pas. Peut-être est-ce du grec ou du latin, mais ni Anna ni Joseph Michel ne pourraient l’affirmer car ils n’ont pas une grande culture.
Le 14 septembre 1975, les parents se tournent alors vers l’Eglise dont ils pensent que les prêtres sont plus compétents dans un cas semblable.
Le 1er juillet 1976, le docteur Martin Keller reste pétrifié en découvrant la malade qu’on lui présente. (A suivre…)
Pierre Bellemare
20 juin 2011
Histoire