Mes pérégrinations, mes tribulations et mes peines, dans une vie pourtant si courte, m’ont amené à conclure que la vie reste un perpétuel combat entre la bien et le mal.
Je ne réinvente pas la roue, ni le fil à couper le beurre en le disant mais cela me suffit pour avoir aujourd’hui la conviction que tout tourne autour de cette perpétuelle dualité.
Je comprends mieux maintenant cette vérité, même si certains peuvent dire que je suis en retard d’une révolution ou en avance d’un échec, comme le disait si bien et à juste titre, Abed Charef dans les proportions de son article, et que je ne manque pas de le saluer au passage.
C’est cette dualité, qui façonne l’humanité et qui déteint sur son comportement et qui trace les chemins de son histoire.
Le bien a existé de toute éternité car il est à Dieu et il est en Dieu et il se manifeste par l’amour, la compassion, la fidélité etc.
Le mal par contre,comme l’être humain,a une date de naissance et il se manifeste par la malice, la perfidie, le mensonge, la cupidité etc.
Nous connaissons tous l’anecdote du péché originelle.
Satan qui était un ange merveilleux et qui se tenait devant le Trône céleste s’est rebellé contre la volonté bienveillante de Dieu, et s’est juré de perdre les hommes en qui Dieu a mis tout son amour.
Nous savons tous comment il avait réussi à séduire Ève et Adam, qui étaient des êtres parfaits, vivant dans le paradis.
En succombant au mensonge séducteur de Satan, ils se sont corrompus et ne pouvaient par conséquent plus vivre dans la présence de Dieu, qui Lui est saint.
Le combat entre le bien et le mal avait commencé ce jour là.
Adam et Ève qui ont été, suite à leur tentation par Satan et à leur désobéissance à Dieu, expulsé du paradis et commençaient à vivre difficilement sur terre où ils découvrirent pour la première fois l’angoisse, la faim, la soif, le froid, et l’insécurité.
Dieu ne leur a pas pour autant retiré sa bénédiction, car sa fidélité dure à jamais : il continua à prendre soin d’eux et à les accompagner dans leur nouvelle vie.
Adam et Ève eurent plusieurs enfants, dont deux garçons, Caïn en premier ensuite Abel.
A leur âge adulte, Caïn devint cultivateur et Abel berger de petit bétail.
Les deux voulurent remercier Dieu pour sa grâce. Caïn apporta des fruits du sol comme offrande à Dieu et Abel qui en fit de même apporta comme offrande à Dieu des premiers-nés de son petit bétail.
Dieu agréa l’offrande d’Abel et jeta sur lui un regard favorable.
La jalousie (la convoitise, étymologiquement parlant) s’empara de Caïn et pendant qu’ils étaient dans les champs Caïn se dressa contre Abel et le tua.
C’était le premier sang humain innocent versé, de l’humanité qui fut suivi de malédiction.
Donc après le péché originel, il y eut le meurtre et du coup, nous avons jusqu’au aujourd’hui hérités de ces deux calamités.
Le péché nous empêche de voir Dieu et le meurtre attire sur nous la malédiction.
Dieu est toujours là, son amour étant resté intact, Il assiste l’homme et lui porte secours par le biais de ce que d’aucuns appellent la providence.
Pendant ce temps et au fil de ses pérégrinations sur terre, l’homme essaie de développer son intelligence, sa raison et sa conscience.
Se rendant compte de son extrême vulnérabilité, il les employa à chercher refuge auprès d’un être puissant et protecteur à qui il donna le nom de Dieu, et dans la même logique il essaya de se rendre agréable à ce dieu en faisant le bien qu’il pouvait faire et en faisant des sacrifices à ce dieu en guise de remerciements.
Pour ne pas vous ennuyer, je saute toute une partie de l’histoire pour vous amener, à la période ou l’homme, toujours en prise avec cette dualité (du bien et du mal) qui sont désormais bien incrustés en lui, essaya de développer d’autres méthodes pour se réconcilier avec Dieu et accéder à la paix et au repos.
C’était l’époque où sont apparus progressivement les philosophies, les croyances conçus par des humains, et les religions avec leurs myriades de penseurs, de théosophes, de prophètes, de prêtres, de mystiques et de thaumaturges etc.
Certaines religions récentes pourraient-on dire, qui ont un peu plus de 3000 années d’âge, ont beaucoup aidé l’humanité à améliorer leurs conditions de vie.
Des communautés et des sociétés qui ont cherché avec abnégation et bonne foi y ont trouvé des trésors de sagesse. Ces sociétés y ont puisé leurs valeurs, leur codes de vie et leurs lois, et de barbares qu’elles étaient vivant dans les ténèbres et la violence, elles sont devenues de grandes civilisations vivant désormais dans la lumière et l’apaisement.
La civilisation judéo-chrétienne en est l’exemple de réussite le plus illustre.
Cette civilisation avait, à force de sérieux et de recherche efficace, élaboré un système de société solide, juste et pérenne, qui n’est certes pas parfait et qui ne le sera probablement jamais, mais qui lui offre les moyens pour contrecarrer la corruption, l’instabilité et l’imperfection toutes naturelles chez l’homme.
Les lois, justes efficaces et performantes régulent tout, et réglementent la quasi totalité des relations du citoyen avec son environnement dans ses multiples domaines.
Il faut souligner que l’homme est fondamentalement le même partout sur la planète.
Génétiquement il est enclin au mal et prédisposé à la rébellion.
Mais ce sont les cultures qui le façonnent en bon citoyen ou en »kafez ».
Les cultures sont en fait un état d’être, de penser et d’agir que font tourner une somme de valeurs morales et de convictions spirituelles.
Si ces valeurs sont sûres et éprouvées par leur justesse et leur efficacité, vous aurez inéluctablement une société équilibré, harmonieuse, savante et laborieuse, donc stable et pérenne.
Mais si au contraires ces valeurs sont chimériques, scélérates, mythiques, et dont l’esthétique et la beauté ne sont que dans les mots et non pas dans les actes, vous aurez inéluctablement une société déséquilibrée, désorientée, instable, et désunie, ou les querelles et les périls sont légions.
J’aime toujours rappeler cette sage parole : « On reconnaît l’arbre à son fruit ».
Rien ne sert de discourir, ni d’argumenter avec la maîtrise des mots et l’excellence de la rhétorique, il n’ y a que le résultat du terrain qui compte.
Quand on est développé cela se voit, qu’on est sous-développé cela se voit aussi.
Quand on est est béni, ça se voit et qu’on est maudit ça se voit aussi.
Il ne faut aller chercher nulle part ailleurs les prétextes à nos carences, nos imperfections et nos incapacités.
Le bon et le mauvais, le bien et le mal sont en nous.
Les causes, il faudra les chercher dans notre culture et dans notre histoire.
Et là je retourne au sang innocent versé injustement et qui est la principale cause de notre malédiction.
Le lien avec la culture, c’est que nous tuons tout en croyant que nous sommes en train de présenter les meilleurs offrandes à Dieu, tantôt au nom de la guerre sainte, tantôt au nom de la révolution, tantôt au nom de nos valeurs et de nos symboles.
Et on verse à cause de cela, allègrement le sang de gens vulnérables, désarmées et innocentes, qui ont besoin plus de protection que d’être assassinées.
Voilà d’où vient que nous sommes pauvres alors qu’on est assis et on marche sur de l’or; voilà d’où vient que nous sommes dépendants des autres en tous nos besoins alors que nous avons nos compétences et nos moyens pour les réaliser nous-même.
Mon article, à l’origine et très long, mais j’ai tenu à l’élaguer, suffisamment pour ne pas fatiguer le lecteur.
Je vais terminer avec ceci en essayant de conserver le lien qu’il y a entre le sang versé, la malédiction, la culture, l’histoire, et la nécessite de nous réveiller de ce long sommeil.
À mon avis, il est de loin plus aisé de transiger avec ce qui relève du génétique, qu’avec ce qui relève du culturel.
Car si ce qui est génétique peut être considéré comme une tare héréditaire, dont on essaiera de se débarrasser une fois qu’on s’en est rendu compte, le culturel est une sorte de conviction qui mobilise toutes nos émotions et est incrusté comme vérité absolue au plus profonds des jointures de nos âmes.
Donc tout dépendra de la qualité de cette culture. Si la qualité est bonne cela procurera aux jointures de nos âmes, le lubrifiant qui leur permettra de fonctionner à vie sans grincement et sans usure.
Mais si la qualité est mauvaise, ça sera alors de la mite et de la rouille qui rongera inexorablement les jointures de nos âmes jusqu’à les rendre déglinguées, vétustes et croulantes.
De la même manière, il est aisé selon moi de transiger avec un méchant qu’avec un imbécile.
On peut, par un travail sérieux intelligent et soutenu transformer le méchant en un homme de bien, ou à tout le moins mettre en place les mécanismes qui rendent sa méchanceté inopérante et non nuisible.
Des bonnes lois sociales et civiles peuvent faire leur bon effet dans ce domaine.
Mais on ne peut rien contre un imbécile. L’usage d’aucune sagesse n’est capable de le transformer ou le faire raisonner.
Sa dangerosité est double et réside essentiellement dans son imprévisibilité et sa ridicule suffisance.
Conclusion :
Je crois dur comme fer que notre société à un gros travail à faire sur elle-même.
Au début du 1er millénaire, on nous décrivait comme étant des hommes méfiants, farouches et superstitieux.
On a fait des progrès depuis (dans le pire) puisqu’on nous décrit maintenant comme étant des hommes sceptiques, indifférents et railleurs.
Si la tendance se maintient, on va devenir des hommes instables, gravement atteints et nous allons mener le pays droit contre le mur.
Il est parfois bon d’écouter ce que disent de nous nos »ennemis » même si ça peut nous choquer ou nous chagriner.
Cela pourra nous servir à nous remettre en question et nous corriger.
Je suis de tout mon coeur et de toute mes forces pour le changement.
Mais je vous le dis tout de suite, si on ne change pas de constitution, si on n’adapte pas nos lois à l’équité et à la justice, si on ne change pas nos cœurs et nos comportements, si on ne paie pas avec joie et empressement nos impôts et si on n’a pas d’égard pour la chose publique, si on ne se comporte pas en bons citoyens ouverts tolérants jaloux de notre pays et soucieux d’améliorer et de rendre toujours plus agréable nos rapports sociaux, le changement ne se fera pas.
On pourra changer le personnel dirigeant du pays, pas une seule fois mais 20 fois, rien de tangible ne changera, tant que les cœurs restent endurcis, tant que les gens auront pour but de rechercher les privilèges.
Je vis, comme certains le savent, en amérique du nord, et vous n’imaginerez jamais à sa juste valeur ce que ces peuples de pionniers immigrants ont pu realiser en l’espace de 4 siecles. C’est tout simplement phénoménal.
J’aurai souhaité que mon pays en fasse autant et pas seulement mon pays mais tous les pays d’Afrique du nord.
Mais il se trouvera toujours des fines bouches de chez nous, orgueilleux et sans relief qui invoqueront avec le sourire du jouisseur et l’œil du railleur, ce que tout le monde sait : le génocide des amérindiens, la traite des noirs, ou tout près de nous les prêtres pédophiles.
Aurons-ils l’honnêteté de dire que des lois sages et avant-gardistes en harmonie avec le système mis en place, existent déjà, pour veiller sur les droits des gens et par lesquelles les injustices sont réparées et la transgression des coupables punie.
Je n’en dirai pas plus, sinon ceci : « réveille-toi, toi qui dort; relève-toi d’entre les morts…»
Fraternellement à toutes et à tous.
Liès Asfour.
19 juin 2011
Contributions