Edition du Lundi 01 Février 2010
Culture
Un terrain de foot n’est ni une mosquée ni une église
Reflet culturel
Par : ABDENNOUR ABDESSELAM
Dans cette Coupe d’Afrique des Nations et avant chaque match nous avons à nouveau observé que des joueurs, de différentes nations et de différentes confessions et chacun selon sa foi, accomplissent une prière pour Dieu et devant Dieu l’implorant de les faire tous vainqueurs.
Croit-on, c’est le moins que l’on puisse penser, que Dieu est si naïf que cela pour qu’il les fasse accéder à leurs désirs de victoire sous le couvert des prières ? Bien sûr que non ! Bien sûr que Dieu ne peut être complice d’une victoire ni complice d’une défaite. Les joueurs prieurs perdent pour ainsi dire le contrôle de leurs pieds chaussés à n’importe qu’elle marque car l’idée suprême et égalitaire de Dieu est élidée.
Un Dieu qui nous dépasse, un Dieu insaisissable. Mais cette dimension juste et impartiale de Dieu est vite ratée, oubliée, négligée quand un dividende (surtout le plus incertain) est en jeu. Dans l’absolu, Dieu devrait être alors mis dans une position assez embarrassante et combien inconfortable. Quelle équipe fera-t-il vainqueur ou vaincue ? Non ! Un terrain de foot n’est ni une église ni une mosquée. Il est un espace de compétition où seule la détermination, la préparation, la technique de jeu, le niveau tactique, la condition physique, l’état mental d’une équipe sont les critères d’une réussite éventuelle. On ne sera vainqueur que parce qu’on aura été meilleur que l’adversaire et plus entreprenant que lui, mais pas parce qu’on croit être plus près de Dieu ou élu par lui et on aura été vaincu justement pour tout le contraire de ces qualités sportives. Seules la volonté, l’assiduité et la constance font le résultat. Même l’évocation du facteur chance, un terme confus et ambigüe évoqué en bout d’arguments et d’essoufflement, n’a pas exactement sa place dans cette entremise du jeu. Alors restituons le foot et le sport en général à son seul domaine de la recherche de l’exploit qui dépend du seul critère de performance.
A. A.
(kocilnour@yahoo.fr)
18 juin 2011
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