Edition du Lundi 25 Janvier 2010
Culture
La faune africaine dans les stades
Reflet culturel
Par : ABDENNOUR ABDESSELAM
Depuis la plus lointaine histoire, l’homme s’est servi des animaux pour représenter ses différents symboles, selon ses instincts.
Si l’argument de la vénération a souvent été invoqué, il n’en demeure pas moins que cette représentativité est devenue une forme de langage et d’expression destinée plus à impressionner qu’à vénérer réellement un animal donné. Plus récemment encore, les grandes dictatures dans le monde ont fait de même. Elles se sont saisies de la rapacité d’un aigle ou de la férocité d’un lion (pour ne citer que ces deux animaux) afin d’imprimer leurs armoiries annonciatrices d’ambitions et de prétentions des plus hégémoniques. Cette pratique, enrobée de faits culturels, est encore d’actualité en Afrique où la majorité des équipes de football “transforment” leurs joueurs en éléphants ravageurs, en tigres impitoyables, en fennecs imprévisibles, en lions (indomptables), en guépards (fougueux), etc.
Cette allégorie animalière, reportée sur des qualificatifs invraisemblables, tels que la force incertaine, la ténacité éperdue, le courage contingenté, la rigueur plate et la détermination limitée, semble plutôt dévoiler une forme de compensation face à l’appréhension d’une défaite ressentie avant l’entame même d’une compétition. Or, psychologiquement, voir la défaite dans la tête, c’est ne pas aller loin, quelle que soit la vitesse foudroyante d’un Guépard, la robustesse imagée d’un Éléphant, la convoitise d’un Aigle aussi super soit-il, la malice d’un Fennec, le rugissement éloigné d’un Lion, etc. Se donner également le nom de ses lointains ancêtres (?), aussi pharaoniques que cela puisse paraître, ne peut nullement faire passer sous silence une anhélation de première classe, pas plus que les Flammes d’un feu totalement imaginaire ne peuvent abîmer même les fragiles ailes du précaire papillon de brousse. Historiquement mais surtout réellement, la troncation du patronyme individuel ou de groupe n’a jamais eu les effets escomptés. Pauvres animaux gentils couverts de missions impossibles ! Ils sont, par contre, là pour des missions d’équilibre de l’environnement et de la nature pour lesquels ils sont apparus sur terre depuis des millénaires.
A. A.
(kocilnour@yahoo.fr)
18 juin 2011
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