Edition du Mardi 16 Février 2010
Culture
“Une mémoire contre l’oubli”
IL Y A QUINZE ANS NOUS QUITTAIT AZZEDINE MEDJOUBI
Par : Hana Menasria
Treize février 1995, 13 février 2010. Voilà quinze ans que le grand homme de théâtre, Azzedine Medjoubi, a été assassiné sur les marches du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi.
Pour la première fois, son épouse, la comédienne Amina Medjoubi, a tenu à lui rendre hommage, pour faire triompher la vie, là où il a perdu la vie. Elle a alors convié ses amis, ses proches et ses collègues pour une cérémonie de recueillement. Très émus, les présents se sont rassemblés, en face du trottoir où Azzedine a été sauvagement abattu. Son portrait et une gerbe de fleurs ont été disposés sur l’enseigne qui porte son nom, accrochée au mur du TNA. Après la lecture de la Fatiha, chacun semblait se remémorer avec l’autre de vieux souvenirs partagés avec Azzedine. “Nous avons mis sept années pour pouvoir accrocher cette stèle. Elle a été mise en haut afin d’éviter qu’elle ne soit enlevée”, a confié Arezki Saïdi, cousin du défunt. Sa veuve, Amina, a déclaré : “J’ai initié cette démarche contre l’oubli et pour la mémoire d’un monument du théâtre. C’est une très grande perte pour le théâtre algérien. J’aurais aimé qu’ils le fassent sur scène. Cela n’est pas grave, nous sommes sur le lieu où il a été tué.” Le directeur du Théâtre national algérien, également comédien et dramaturge, M’Hamed Benguettaf, était présent à cet hommage. Car il était ami du défunt. Un autre ami, qui avait bien connu Medjoubi et il a même collaboré avec lui. “Il était connu pour sa générosité et sa disponibilité. C’est une commémoration pour que les gens se souviennent de lui, qu’il a été sauvagement assassiné. Il y a une surprenante relève, tout ce qui se passe au théâtre, c’est cette nouvelle jeunesse qui avait rêvé avec lui”, a-t-il livré. Même si cette commémoration est une belle manière de lui rendre hommage, il n’en demeure pas moins que le meilleur hommage qu’on puisse rendre à un artiste est de faire vivre son œuvre. Il est mort, mais son œuvre survivra si l’on veut bien la sortir de l’ombre. Ce dramaturge, comédien et metteur en scène, a bouleversé le théâtre algérien, considéré comme un génie dans son art, il s’est engagé tout au long de sa vie à faire exister la culture dans son pays, à défendre ses idéaux, mais surtout à aider les jeunes artistes qui représentent le nouveau souffle de la société. C’est tout au long de l’année qu’on doit se souvenir d’Azzedine Medjoubi, en le faisant vivre à travers ses pièces par le biais de comédiens qui veulent marcher sur ses pas. Même si ses œuvres sont immortelles, l’être humain à tendance à oublier. C’est la nature humaine. Mais continuons à croire en un miracle, pour qu’un jour on puisse revoir Hafila Tassir, El-Houinta ou Hissaristan.
17 juin 2011
EPHEMERIDES