Edition du Samedi 21 Mai 2011
Culture
Ces
deux ex-officiers de l’ALN de la Wilaya III reviennent dans cet
entretien sur le travail d’écriture de l’histoire de l’Algérie.
Liberté
: M. Attoumi, vous êtes l’auteur de plusieurs ouvrages, dont deux tomes
consacrés à l’ex-chef de la Wilaya III. Comment avez-vous réagi au
livre de Saïd Sadi intitulé : “Amirouche : une vie, deux morts, un
testament” (éditions L’Harmattan, 2010) ?
Djoudi Attoumi : Je
suis le premier à avoir écrit sur le colonel Amirouche, étant donné que
j’étais son compagnon. Fait particulier, dès le premier jour où j’ai
rejoint le maquis, j’ai été affecté au PC (poste de commandement, ndlr)
de la Wilaya III, en Kabylie, aux côtés d’Amirouche et de son équipe.
L’histoire
du colonel Amirouche peut être écrite par n’importe qui, qu’il soit
chercheur, historien ou politique, à condition d’être objectif, de dire
la vérité. J’ai évidemment répondu, dans le cadre de la polémique
suscitée par la sortie du livre du président du RCD, en août 2010. Je
déniais le droit à certains détracteurs d’Amirouche qui ne l’ont jamais
connu, de se permettre de le traiter de criminel ou d’égorgeur, alors
qu’il n’en a été absolument rien de tout cela. J’ai donné pour preuves
la liste de tous les étudiants et lycéens qui ont rejoint le maquis de
la Wilaya III : aucun d’eux n’a été victime de la bleuite. Quatre
d’entre eux, Mitiche Moh Djardjar, Amenna Mahieddine, Mechaker Salah et
Ould Moussa Moh Arab, avaient été arrêtés, mais libérés aussitôt. Les
deux premiers sont tombés au champ d’honneur les armes à la main, quant
aux deux autres, ils sont toujours vivants.
Je saisis cette
occasion, pour dire que, dans mon livre sur Amirouche, j’ai rappelé que
la décision de lutter contre la bleuite a été prise à l’unanimité par
les officiers de la Wilaya III et donc pas seulement par Amirouche, au
cours d’une réunion dans l’Akfadou, en août 1958.
Avez-vous un nouveau projet d’écriture ?
Oui,
je viens de publier mon 5e livre, à Béjaïa, aux éditions Rym, qui
s’intitule Chroniques des années de guerre en Wilaya III. Il s’agit du
tome II se rapportant à des récits de guerre dans la période 1956-
1962. Il sera bientôt mis en vente.
Et vous M. Azzi, qu’en est-il de la traduction de votre livre ?
ll
Abdelmadjid Azzi : La traduction en langue nationale est terminée et le
livre en langue arabe est en librairie depuis une semaine. Il a été
édité par Alger- Livres éditions, dans le but de le mettre à la
disposition de ceux qui ne maîtrisent pas le français, en particulier la
jeunesse algérienne qui maîtrise davantage la langue nationale, et pour
leur permettre de connaître le témoignage d’un acteur de la guerre de
Libération de la Wilaya III, sur les différentes étapes de cette guerre.
Vous êtes-vous remis à l’écriture ?
Je
suis en train de travailler sur un nouvel ouvrage relatant la situation
que j’ai vécue depuis 1962 à ce jour, c’est-à-dire l’activité syndicale
et toutes les activités liées au développement national. Normalement,
il sera prêt d’ici la fin de l’année en cours
17 juin 2011
1.LECTURE, Colonisation