Edition du Mardi 17 Mai 2011
Culture
L’histoire de deux enfants sacrifiés selon le rite talmudique
“DERB LIHOUD”, UN ROMAN DE SAÏD KESSAL
Par : M. LARADJ
Rio Salado fait encore parler d’elle. Après l’œuvre de Yasmina Khadra Ce que le jour doit à la nuit consacrée à cette partie de l’Algérie profonde située dans la wilaya de Aïn Témouchent, ce fut au tour de Saïd Kessal,
notre confrère du journal arabophone Echourouk, de se lancer dans une tentative de dépoussiérer un pan de l’histoire vécu par la population avec la présence juive, à travers un roman dramatique paru aux éditions Houma (Alger). Derb Lihoud est donc le premier essai de l’auteur qu’il a eu l’honneur de présenter à ses confrères à la Maison de la presse. Cette œuvre dont le travail s’est basé essentiellement sur des faits considérés par Saïd Kessal comme graves et qui se sont déroulés entre les années 1953 et 1954 c’est-à-dire à l’orée du déclenchement de la lutte armée. L’ex-Rio de Salado ou El-Malah a été secouée par un tragique évènement où deux enfants, Mohamed et sa sœur Mériem, furent sacrifiés sur l’autel du rite talmudique attribué aux sionistes.
Un double meurtre rituel d’une cruauté, apparu donc comme un thème d’accusation non pas contre les juifs mais contre les sionistes d’Algérie, cette communauté jouissait d’un État discrétionnaire. “Le choix de Derb Lihoud comme titre n’est pas fortuit, puisque dans presque toutes nos cités existaient des quartiers juifs. J’ai mis presque deux ans pour jeter mon dévolu sur ce titre par les six autres. J’ai voulu, à travers ces témoignages, mettre en évidence le rêve du grand projet que l’État d’Israël veut concrétiser au détriment du sang et de la richesse des Algériens dans la mesure où les juifs d’Algérie avaient à cette époque la mainmise sur le commerce et l’argent.” Certains personnages cités dans le roman Derb Lihoud sont réels et ont vécu les péripéties de cette époque alors que d’autres sont fictifs pour les besoins justement du roman. À ce titre, l’auteur refuse qu’on lui attribue la qualité d’historien et n’a pas donc caché qu’il a été prudent dans son essai afin qu’il ne soit pas accusé d’antisémite. Il a certainement mesuré la gravité de son choix s’il s’était enlisé dans le travail d’un historien eu égard aux critiques qu’il avait essuyé dans son blog. “C’est un roman même si les évènements qui se sont déroulés à El-Malah sont authentiques et ont laissé des traces chez la communauté musulmane”, précisera Kessal.
17 juin 2011
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