Edition du Dimanche 14 Février 2010
Editorial
Lettre ouverte d’en haut vers le bas !
Par : Djilali Benyoub
Considérant les arguments en sa faveur, la responsabilité partagée, entièrement assumée de son côté, le ministre attend une réponse positive des syndicats de l’éducation qui bénéficient de l’exceptionnel privilège dans les annales algériennes de se voir destinataires d’une lettre ouverte de la part d’un ministre. Vont-ils alors lui renvoyer l’ascenseur et accepter de surseoir à leur mouvement de grève ?
Le dossier du régime indemnitaire des enseignants est en phase de finalisation. Volontairement annoncé, Benbouzid veut par là calmer les syndicats qui menacent d’une autre grève, eux qui ont réussi à faire basculer le rapport de force. Avec ses arguments retraçant le processus entamé depuis 2008 avec la reconnaissance de la légitimité des revendications, Benbouzid se place dans une posture de vis-à-vis sans préjugé avec les syndicats de l’éducation.
Son argument de base : la revalorisation incluant toutes les primes et indemnités avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Engagement pris d’ailleurs par le gouvernement. “Rien ne justifie une grève supplémentaire”, écrit Benbouzid dans sa lettre ouverte à la communauté éducative ; un appel aux enseignants qui prend à témoin l’opinion publique.
Le ministre tente de dissuader les enseignants de recourir encore une fois à cette action et de faire preuve de sagesse, mais aussi de patience, comme il a fait, lui, preuve de magnanimité et de souplesse en revenant sur les décisions coercitives et mesures disciplinaires.
Veut-il ainsi éviter d’autres perturbations et réclamer du “donnant-donnant” qui exige des syndicats leur part de concessions, à la limite la levée du préavis de grève ?
Considérant les arguments en sa faveur, la responsabilité partagée, entièrement assumée de son côté, le ministre attend une réponse positive des syndicats de l’éducation qui bénéficient de l’exceptionnel privilège dans les annales algériennes de se voir destinataires d’une lettre ouverte de la part d’un ministre. Vont-ils alors lui renvoyer l’ascenseur et accepter de surseoir à leur mouvement de grève ?
Il faut reconnaître que le ministre a démontré une certaine flexibilité malgré cette odeur de promesse qui suinte de la lettre, lui qui était souvent beaucoup plus enclin à dialoguer par le détour de la justice pour désamorcer les tensions. Il semble alors avoir réussi à mettre la balle dans le camp des syndicats…
17 juin 2011
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