Edition du Jeudi 19 Mai 2011
Culture
IL NEIGE SUR L’ENFER !
Souffles…
Par : Amine Zaoui
Un autre jour pour Narcisse ! Peut-être le dernier. Le mythe ancestral nous raconte que Narcisse fut un excellent chasseur. Il était beau. Séducteur et séduisant ! Et dissimulait une jalousie incurable.
Narcisse de ce mythe grec me rappelle le dictateur arabe contemporain. Mais, en fait, le dictateur arabe est plus narcissique que Narcisse lui-même. Plus jaloux que Narcisse. Une jalousie qui tue. Ne Touchez pas à ma couronne. Le dictateur arabe, lui aussi est un chasseur. N’oubliez pas que Le Prophète nous a dit : “Apprenez à vos enfants l’équitation, la natation et le tir à l’arc.” Le dictateur arabe excelle dans l’art de l’équitation ! Mais monter une femme ou le dos d’un cheval ? Nuance ! Les femmes ne sont pas des pur-sang arabes. Il brille dans la natation. La natation dans l’eau trouble, bouillante ou boueuse. Il luit dans l’art du tir à revolver. Il préfère tirer dans le dos de ses amis. Il se voit beau, magnifique mais dans un seul et unique miroir, c’est celui de ses sujets. Les eunuques !
Si le roman latino-américain, dans un style fantastique et sans paire, a extraordinairement narré le personnage du dictateur du continent longtemps martyrisé. La réalité du dictateur arabe palpable, direct mais extravagante dépasse de loin toute cette énergie imaginative et créative de la littérature latino-américaine relatant le portrait du dictateur de leur bled.
En examinant l’image du raïs, le pharaon contemporain de l’Égypte, de ses deux fils ainsi que celle de la première dame, je me dis : le dictateur est petit. Rien sur rien !
La fin d’un dictateur nous apprend : celui qui n’a pas eu l’art pour et dans la vie, jamais ne pourra l’avoir pour et dans la mort ! La fin. La mort comme la vie est un art. Comme la vie, la mort se fait dans l’art et dans la création. Les dictateurs ne savent pas comment mourir.
Avant le lever du jour J, les dictateurs arabes, ce qui reste de cette race de dinosaures, les Shahryars sont demandés à tenir œil et oreille loin de Shéhérazade pour les prêter, pour les quelques jours qui restent, à la lecture du roman latino-américain, afin de fixer une partie de leur image.
Le mythe nous conte, nous re-conte que Narcisse l’excellent chasseur est tombé amoureux de sa beauté reflétée dans l’eau. Il en mourut noyé. À l’endroit où son corps a été retrouvé des fleurs blanches ont poussé. Tout cela est connu ! Mais le dictateur arabe, nous dit la réalité qui ressemble à une fable, dès qu’il a vu le reflet de son image dans l’eau de la piscine de son palais royal ou républicain, peu importe, il a eu peur. Et parce que le dictateur arabe fut un excellent chasseur, bon lanceur d’arc, selon le hadith du Prophète, il a chassé sa tête. Et dans ce même lieu qui a vu sa fin on a découvert deux choses : l’appât délicieux d’un piège qui magiquement se referme sur les hommes et une fosse commune.
Et il neige sur l’enfer !
A. Z.
aminzaoui@yah
17 juin 2011
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