Edition du Mercredi 18 Mai 2011
Des gens et des faits
Les racines de l’amour
La nouvelle de Yasmine Hanane
RÉSUMÉ : Ghenima se rendit chez Mohand pour le mettre au courant de son mariage. Le premier moment de surprise passé, Mohand refuse d’admettre la chose, et jure sur tous les saints, que Ghenima n’appartiendra à aucun autre homme que lui. Connaissait-il au moins ce prétendant ?
31eme partie
Ghenima hoche la tête :
- Tu ne le connais que trop bien. C’est un type de la génération de nos parents.
- Hein ?
Mohand se met à se creuser les méninges pour tenter de deviner qui était cet intrus de l’âge de son père de surcroît, qui vient fausser ses calculs. Mais ne trouvant aucune réponse, il donne sa langue au chat :
- Je n’arrive pas à trouver. (Il se tait un moment, et met un doigt sur sa bouche avant de froncer les sourcils ) Non, je ne pense pas que, ne me dis que c’est….
- Aïssa, Aïssa des Aït, lance Ghenima d’une voix enrouée par l’émotion.
Mohand se laisse tomber sur un tabouret. Malgré le froid, il sentit tout son corps se consumer. Une désagréabl transpiration imbibait ses vêtements, et il se prend la tête entre les mains :
- Ton père a dû perdre la raison Ghenima, je comprends mieux maintenant ta réaction, et les raisons de ta fugue.
- Tu vois que je n’ai pas eu tort.
- Oui, mais…
- Mais quoi Mohand ? Parle…
- Je veux dire, est-ce une solution pour toi de fuir ainsi en pleine nuit, sans savoir vers quelle destination ?
- Dieu y pourvoira. Ma vie ne vaut rien devant cet enfer dans lequel on veut me jeter. Tu m’imagines avec un homme comme Aïssa pour mari !
Mohand s’emporte :
- Jamais, je ne sais pas ce qu’en pense ta famille, mais ce mariage n’aura jamais lieu.
- Hein, et que feras-tu ? Comment vas-tu t’y prendre ?
Mohand garde le silence un moment. Il semblait réfléchir, et à la lumière de la bougie qu’il avait allumée et déposée à côté de Ghenima, son ombre se reflétait, gigantesque sur les murs de la grange.
Ghenima le contemple un moment :
- Tu vois maintenant que l’affaire n’est pas aussi simple que tu ne le penses.
Mohand lui jette un regard, avant de lancer :
- Rentre chez-toi, Ghenima…
- Hein ?
(À suivre)
Y. H.
17 juin 2011
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