Edition du Mardi 24 Mai 2011
Des gens et des faits
Kamélia
La nouvelle de Adila Katia
RéSUMé : Larbi met la pression sur elle. Elle travaille désormais à l’autre bout de l’hôpital. Elle tient le coup. Un jour, en fin de journée, il la suit jusque chez elle et tente d’abuser d’elle. Ses cris la sauvent mais son voisin la tient pour responsable.
28eme partie
Kamélia se regarde pour la énième fois, dans la glace. Qu’avait-elle de provoquant ?
Elle est d’une beauté quelconque. Elle n’avait rien de frappant et d’accrocheur. Elle est juste belle. Comme toutes les femmes. Le cœur plein de peine, elle ne s’attardait plus devant la glace, ne se maquillait plus depuis longtemps. Juste un coup de peigne dans les cheveux qu’elle réunissait dans un chignon lâche et un peu de parfum.
Les vêtements qu’elle porte ne sont ni courts ni serrés et jamais elle ne porte de décolleté. Depuis son divorce, les hommes ne l’intéressaient plus. Au début, elle avait aimé son mari mais depuis qu’elle avait vu son vrai visage, elle considérait qu’aucun homme ne méritait son attention.
Son cœur ne battait que pour ses fils Karim et Rahim. Surtout pour son cadet. Il souffrait depuis sa naissance. Cela faisait cinq ans qu’il avait été opéré à Paris. Le spécialiste lui avait affirmé, qu’avec un bon suivi, rien ne pourra lui arriver.
Elle ne comprenait pas pourquoi il est inconscient, pourquoi il tarde à se réveiller. L’équipe médicale qui le surveillait depuis son admission, était une des meilleures. Kamélia les connaissait tous et sait qu’ils regrettent de ne pas pouvoir en faire plus. Il menait la bataille seul. Personne ne pouvait rien pour lui, pas même elle, sa mère. Elle se sentait impuissante sur bien des fronts. Incapable de ramener Rahim à la vie, incapable de se débarrasser de Larbi qui s’évertuait à lui rendre la vie impossible. Elle se demandait que faire. Capituler pour avoir la paix ?
- Jamais ! dit-elle en essuyant ses larmes. Jamais !
Par sa faute, son voisin la prenait pour une femme aux mœurs légères qui méritait d’être lynchée. Larbi usait de la force, pour la toucher. Comment pourrait-elle oublier alors qu’elle portait encore des marques bleues sur ses bras ? Non, même par la force, il n’aura rien.
- Je n’abandonnerai pas mon travail, jure-t-elle. Rahim est bien pris en charge. Son travail, elle l’avait eu grâce à sa tante. Et sans son travail, Larbi ne l’aurait jamais connu. Il ne serait pas en train de la harceler. Elle ne serait pas en train de songer à comment se défendre. Elle ne supportait plus l’idée qu’il puisse de nouveau la toucher. Et pour sa défense, elle ne trouve pas mieux que d’acheter un poignard. S’il la poursuivait encore, elle n’hésitera pas à s’en servir. Elle espère que cela n’arrivera jamais. Mais s’il essaie encore, elle s’en servira sans remords.
(À suivre)
A. K.
17 juin 2011
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