25.“La prison du silence” / La nouvelle de Adila Katia

Edition du Mardi 16 Février 2010

Des gens et des faits

“La prison du silence” 

La nouvelle de Adila Katia

RéSUMé :  Fateh reste deux jours en réanimation. Après rétablissement, il porte plainte. Hakim se voit condamné à une année de prison. Maya en est malade. Hakim tenait à lui éviter la prison. Quelle vie aurait elle eu après son incarcération ? Notre société ne pardonne pas. Surtout à la femme… 

25eme partie

-Voilà qui est mieux, lui dit-il en souriant. Il faut que tu ailles chez nos grands-parents. Tu y seras plus en sécurité et personne ne te posera de problèmes pour reprendre tes études et donner une chance à Ayoub. Ne serait-ce que pour décevoir “notre  bienveillant bienfaiteur” Fateh.
Maya frissonne malgré elle à leur évocation. Elle est si dégoûtée de la vie maintenant qu’elle porte le sceau de l’infamie, qu’en étant contrainte à le cacher, elle se faisait prisonnière. C’est le prix pour sauver le peu d’honneur qui reste.
Un surveillant vient apprendre à Hakim qu’il avait de la visite, Ayoub. Maya se lève, le cœur serré. Elle ne veut pas le croiser. Elle a trop mal.
Pourtant, elle a beau se presser, Ayoub la rattrape. Il ne peut pas la laisser partir ainsi, il faut qu’elle sache.
- Maya, il n’y a pas de honte à afficher sa peine. Pourquoi me fuis-tu ? Ne suis-je plus ton ami ?
Maya essaie de sourire à Ayoub quand il la saisit par le menton, la contraignant à le regarder.
- Même dans la douleur, tu restes belle, dit-il. Aurais-tu oublié que je t’aime et que je veux me marier avec toi ?
- Non, je ne l’ai pas oublié, murmure-t-elle, la gorge nouée. Mais… je voudrais que tu oublies notre amour, nos promesses.
- Pourquoi ? s’écrie Ayoub en pâlissant. Ce n’est pas ces problèmes qui pourront nous séparer Maya !
- Non ! soupire-t-elle. Je ne veux plus de ton amour, je ne veux plus entendre parler de projets. Mon avenir est loin derrière moi !
- Ne dis pas de bêtises, Maya ! Quel que soit le problème, mes sentiments ne changent pas, lui affirme le jeune homme. Ne me donne plus froid au dos, la prie-t-il. Je t’aime trop pour pouvoir supporter ce genre de langage !
- Hélas, Ayoub, je suis forcée à tout te dire maintenant, souffle-t-elle. Tu vas me trouver bien dure et injuste car je ne te donnerai aucune explication. Notre histoire est terminée. Je te demande de m’oublier et pour toujours !
- Impossible ! réplique-t-il. Je pourrais tout faire sauf ça !
- Je t’en prie, si tu m’aimes, oublie-moi et ne proteste pas ! Ne rend pas plus difficile notre séparation car elle l’est déjà suffisamment !
- Pourquoi ? Il faut que sache pourquoi ! Tu ne peux mettre un terme à une relation où les sentiments sont sincères ! Pourquoi Maya ?

A. K.
(À suivre)