22.“La prison du silence” /La nouvelle de Adila Katia

Edition du Samedi 13 Février 2010

Des gens et des faits

“La prison du silence”

La nouvelle de Adila Katia

RéSUMé : Fateh veut s’en prendre à elle. Maya tente de le fuir. Mais il la rattrape et use de sa force. Elle se défend comme elle le peut. Elle le frappe à la tête avec un objet dure jusqu’à ce qu’il tombe. Elle ouvre la porte pour s’enfuir mais un bras la retient…

22eme partie

Maya tente de mordre dans la main ferme qui l’empêche de crier, qui l’étouffe presque. La personne la tire en arrière, la ramenant à la maison.
- Chut ! lui souffle-t-on à l’oreille.
Maya manque de s’évanouir quand elle reconnaît la voix de son frère Hakim.
- Chut ! souffle-t-il de nouveau lorsqu’elle éclate en sanglots une fois qu’il a fermé la porte d’entrée à clef. Que s’est-il passé ?
Elle n’a pas la force de parler et s’accroupit, se couvrant la poitrine de ses bras pour qu’il ne voit pas qu’elle est nue. Heureusement que le couloir n’est illuminé que par un pan de lumière qui s’échappe du salon.
- Pourquoi t’a-t-il laissé seule ? l’interroge son frère.
Maya ne répond pas mais elle lui désigne du menton, la porte ouverte du salon. Elle profite que Hakim s’y rend par aller dans sa chambre. Elle glisse sous le lit les habits déchirés puis tire de son armoire, une robe qu’elle enfile vite. Bien que chaque effort lui coûte une nouvelle douleur, elle saisit une couverture et couvre le lit.
À peine finit-elle que son frère vient à elle.
- Qu’est-ce qu’il a ? Qu’est-ce qui’il lui est arrivé ? l’interroge Hakim. Que s’est-il passé Maya ?
Elle recule et hausse les épaules. Elle ignore si elle doit lui dire.
Elle craint sa réaction. Qui sait si dans sa colère, il n’ira pas achever leur oncle pour laver l’honneur souillé ?  Elle ne veut pas qu’il lui arrive quelque chose de fâcheux, qu’il aille en prison à cause d’elle. Un malheur suffit déjà.
- On s’est querellé, dit-elle. Parce qu’il voulait s’approprier la villa, une fois qu’il se sera marié.
- Vous n’avez pas à vous quereller pour ça, émet Hakim en fronçant les sourcils. Le problème s’il venait à être posé aurait été réglé par nos oncles et nos grands-parents.
- Pourquoi… Comment se fait-il que tu sois arrivé en pleine nuit ? l’interroge-t-elle. Je t’attendais pour demain !
- On n’avait pas cours. Et j’avais été surpris que personne ne veuille ouvrir la porte, lui confie Hakim. Je croyais que les cris provenaient du téléviseur.
Maya ferme les yeux et porte sa main au cou quand elle croise son regard ne supportant pas le fait qu’il ait remarqué.
- Il t’a battue ! lâche-t-il. Pourquoi ?
- Je m’étais opposée à lui.
- Il n’a pas le droit ! Pour qui il se prend ? Hakim quitte la chambre, vite suivi de Maya qui le retient par le bras.
- Inutile de vouloir te venger, lui dit-elle. Il a eu sa part de coups. Tu devrais téléphoner à l’hôpital et leur demander d’envoyer une ambulance. S’il venait à mourir, nous allons être coupables, ils pourraient même nous mettre en prison. Alors, autant qu’il meure à l’hôpital !
Hakim et Maya regardent leur oncle qui, les yeux ouverts, regarde le plafond. Le sang avait cessé de couler. Maya souhaite qu’il soit réellement mort.

A. K.
(À suivre)