Edition du Mercredi 10 Février 2010
Des gens et des faits
“La prison du silence”
La nouvelle de Adila Katia
RÉSUMÉ : Lorsqu’elle revient à elle, elle a mal partout. Elle croit avoir fait un cauchemar mais lorsque Fateh entre, un sourire aux lèvres, elle se met à crier…
21eme partie
Je t’égorge ! lui dit-il en l’empoignant par les cheveux. Si tu continues à crier…
- Si seulement, tu l’avais fais avant que je revienne à moi ! rétorque-t-elle. Je n’ai plus aucune envie de vivre grâce à toi.
- Et moi qui voulais te proposer de m’accompagner en Italie, regrette-t-il.
- Tu me fais horreur ! Tu t’es conduit comme un animal ! Tu es mon oncle ! Tu me devais la sécurité mais tu en as profité pour me violer ! Tu es un monstre !
- Je n’en pouvais plus. Je rêve de toi depuis des années ! lui crie-t-il. Tu comprends ! Maintenant qu’on est seuls, rien ne m’empêchera de recommencer !
- Je te tuerais ! Je te tuerais ! Tu le payeras cher !
- Ne crie pas !
Mais Maya n’arrête pas et se débat comme elle peut quand il essaye d’avoir le dessus. Elle ne sait pas comment mais elle réussit à lui échapper et à quitter la chambre. Ses jambes douloureuses l’empêchent d’être rapide et d’aller loin. Elle est vite rejointe dans le salon par son oncle, devenu laid par la monstruosité de ses actes.
Fateh parvint à la pousser contre la bibliothèque. Maya tombe, emportant au passage quelques bibelots et autres objets. Déjà, l’attrapant par les cheveux, il la force à se lever et il la plaque contre le mur.
- Alors, tu essaies le faire la maligne ! Tu cries, tu veux ameuter les gens ! Où cela te mènera-t-il ? Tu veux ma peau mais avant d’avoir la mienne, j’aurais la tienne !
Maya ne pouvait rien répondre car il l’avait saisie à la gorge et s’était mis à serrer, serrer au point où elle étouffait.
Elle essaye de crier mais aucun son ne sort de sa gorge. Maya s’affole. Il la regarde avec des yeux si durs et pleins de reproches !
Elle comprend qu’en cet instant, il veut sa mort, elle en est certaine. De nouveau, malgré la douleur de son corps, elle tente de se débattre, d’enlever ces mains qui l’étranglaient, mais rien. Elle est trop faible. C’était impossible de lui échapper. Et vaut mieux mourir par rapport à ce qui pourra l’attendre si elle survit à cette nuit d’horreur.
La main de Maya heurte quelque chose de dure et s’y accroche. Elle ignore ce que c’est mais elle s’en empare et dès qu’elle l’a bien en main, sans réfléchir, elle se met à frapper pour que son oncle lâche prise. Elle ne sait pas combien de fois, elle l’a frappé mais quand il tombe à terre, elle se met à crier.
Il est tombé les bras en croix, les yeux grands ouverts. Deux filets de sang ruisselaient des coins de sa bouche, sur son visage pâle.
Maya se remet à crier, épouvantée par ce qu’elle venait de faire, tout en courant pour quitter la maison.
Elle ouvre la porte et elle serait sortie dehors alors qu’il fait encore nuit noire, si une main ferme ne l’avait pas saisie par le bras au passage. Sûrement que tout le village l’aurait entendue hurler si de l’autre main, la personne ne l’avait pas bâillonnée, pour la réduire au silence.
A. K.
(À suivre)
17 juin 2011
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