Edition du Mardi 03 Mai 2011
Dossier
Impressions des éditeurs
Par : Rédaction de Liberte
Omar Belhouchet, directeur d’El Watan : “Les pouvoirs publics doivent admettre que la liberté de la presse est incontournable”
“Au bout de la vingtaine d’années passées, je constate que la liberté de la presse est toujours malmenée dans notre pays. C’est un combat que nous menons au quotidien, pour faire face aux arsenaux administratif et juridique qui tuent la liberté de la presse. Aujourd’hui, il est clair que la question est politique ; les pouvoirs publics doivent admettre que la liberté de la presse est incontournable à même d’instaurer une démocratie. Car, aujourd’hui, nous ne sommes pas isolés des évènements qui transforment plusieurs pays arabes. Les aspects juridiques de la liberté de la presse seront discutés après l’ouverture politique. Avant ça, la démocratie est incontournable.”
F. A.
Rezki Chérif, directeur d’El Khabar : “L’État de droit ne se construit pas sans la liberté de la presse”
“Beaucoup de choses restent encore à faire. Actuellement, il y a une nette régression en matière de la liberté de la presse. Le problème se situe entre les pouvoirs publics et la presse. Le pouvoir exerce constamment la pression contre les éditeurs ; ceux qui sont contre sa politique ne sont toujours pas tolérés. Mais, nous, nous voulons leur dire que nous sommes ni pour ni contre, nous voulons seulement exercer notre métier de journaliste. Nous tenons à les rassurer que nous n’avons de comptes à régler avec personne. Cependant, nous avons le droit de critiquer objectivement. Les pressions du pouvoir politique s’expriment à travers l’impression. Il n’y a pas longtemps, notre journal a été refusé à l’imprimerie de Ouargla (…). Aujourd’hui, le pouvoir doit comprendre que l’État de droit ne peut se construire sans la liberté de la presse et l’indépendance de la justice. On souhaite vivement qu’il y ait plus d’ouverture.”
F. A.
Naâma Abbas, directrice d’El Moudjahid : “Il faut marquer une halte pour dire non à la dérive”
“Aujourd’hui, il est clair qu’il y a des avancées en matière de la liberté de la presse. Preuve en est que l’Algérie a passé de six titres seulement, avant l’ouverture, à plusieurs dizaines. Toutefois, je pense qu’il est temps pour qu’on marque une halte et se concerter entre professionnels, pour redéfinir les règles du jeu et mettre un terme à la dérive dans laquelle sont tombés malheureusement certains confrères. Par ailleurs, il est aussi temps de réhabiliter les droits des journalistes ; il est inacceptable d’ignorer la carrière professionnelle d’un journaliste. Aussi, il faut s’opposer à la création de nouveaux organes par des personnes inconnues au bataillon. Seuls les journalistes de métier ont le droit de lancer un nouveau journal. Enfin, je profite de l’occasion pour rendre hommage à tous les confrères ayant payé le lourd tribut des années difficiles qu’a connues l’Algérie.”
F. A.
16 juin 2011
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