Edition du Dimanche 08 Mai 2011
Des gens et des faits
Résumé
: Sa tante Saléha les accompagnera en France. Ils seront hébergés par
ses amis. L’opération que subira le bébé sera réussie. Jamais Kamélia ne
s’était sentie aussi heureuse qu’à son réveil. Elle ignore que des
problèmes l’attendent au pays. Son père regrette de ne pas pouvoir les
résoudre.
16eme partie
Au
grand soulagement de Kamélia, Rahim se remet vite de l’intervention. Il
n’y a eu aucune complication et au dernier contrôle du cardiologue, il
avait fait son numéro de charme, tenant à jouer avec lui.
- Il se
porte comme un charme ! Rahim, j’ai été heureux de te connaître, lui
dit-il avant de le confier à une infirmière. Madame, voici les dossiers
médicaux de votre fils, prévenez l’école qu’il fréquentera. Un contrôle
chez un confrère est conseillé même si Rahim se porte bien. La pile a
une durée de dix ans.
D’ici là, peut-être que l’opération se fera dans votre pays. Au cas où cela ne sera pas possible, venez ici !
Kamélia
le remercie chaleureusement. Aussi, elle est émue lorsque avant de
quitter l’hôpital, des infirmières viennent leur dire au revoir, avec
des cadeaux. Jamais elle ne les oubliera. Heureusement, sa tante Saleha
est venue avec elle. Elle en profite pour lui confier les cadeaux, alors
qu’elle porte Rahim dans ses bras. Sachant que son départ est pour le
lendemain, elle lui fait visiter Paris. Elle aurait voulu acheter des
souvenirs pour sa famille, mais elle n’avait plus un sou en poche.
- Le cadeau qui leur plaira est en ta possession, lui dit sa tante paternelle. Tous ne demandent pas mieux.
Kamélia
sourit à sa tante. Elle avait raison. Elle n’était pas venue en
vacances mais pour soigner son fils. Lorsqu’elles sont accueillies à
l’aéroport par ses parents, ces derniers ne leur prêtent aucune
attention. Leurs regards s’accrochent au siège qu’elles portent. Rahim
leur fait la fête comme s’il avait deviné qu’ils s’étaient là pour lui.
- Comme tu nous as manqué ! soupire sa mère en la serrant dans ses
bras alors que son père Youcef en faisait autant avec Rahim. Dieu merci,
tout s’est bien passé ! Il se porte à merveille et toi aussi, tu me
sembles plus épanouie qu’à ton départ !
- Peut-être ?
Leur retour
à la maison de sa tante est fêté par un grand dîner que celle-ci
préparera elle-même, invitant aussi tous ceux qui les avaient aidés pour
régler les problèmes administratifs.
Sans les interventions de gens bien placés, il leur aurait été difficile de partir si vite.
Kamélia
se retire peu de temps après, n’attendant pas le dessert. Il était
l’heure de la prise des médicaments de Rahim. Elle en profite pour
l’endormir. Rahim avait besoin de repos. Il s’endort très vite, épuisé
par le voyage et l’excitation due à leur retour.
Lorsqu’elle sort de
la chambre, elle perçoit nettement le ton indigné de sa tante Saleha.
Elle devinait que ses parents lui avaient appris une nouvelle qui la
choquait. La jeune femme reste dans le couloir, sentant qu’elle est
concernée.
- Comment a-t-il osé ? Après tout ce qu’il lui a fait, il
la répudie ! Comment peut-il affirmer qu’elle a abandonné le foyer
alors qu’elle a tout fait pour sauver la vie de leur fils ? Comment ce
juge a-t-il tranché sans preuves ? Sans qu’elle ait pu se défendre ?
Elle n’est ni une mauvaise épouse, ni une mère indigne ! ce Brahim ne
s’en sortira pas comme ça ! Kamélia va faire appel. Elle le ridiculisera
devant la cour !
- Je n’ai plus un sou, dit Kamélia en les
rejoignant dans le salon. J’ai tout entendu, ajoute t-elle à l’intention
de ses parents. Je ne suis pas choquée. Avec Brahim, je m’attendais à
tout. Maintenant que mon fils est hors de danger, je vais m’occuper de
lui ! Dès demain j’irai voir un avocat. S’il y a une justice dans ce
pays, Brahim payera pour tout ce qu’il nous a fait endurer ! Il va
sentir tout son poids, je voudrais qu’elle le broie.
(À suivre)
A. K.
16 juin 2011
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