Edition du Samedi 07 Mai 2011
Des gens et des faits
Résumé
: Kamélia emmène Rahim à l’hôpital Mustapha où il est hospitalisé
plusieurs jours. L’origine de son mal est due à une malformation
congénitale. Le spécialiste lui explique qu’il devra subir une
opération, à l’étranger.
15eme partie
-Ne pleure pas ma fille, c’est un battant, il s’en sortira !
Kamélia
voulait bien croire son père. Rahim leur a fait à quatre reprises des
syncopes. Chaque fois, elle et sa famille s’étaient attendues à ce qu’il
rende son dernier souffle. Mais il s’accrochait à la vie. Comment
aurait-elle pu l’abandonner à son triste sort quand il se débattait
contre la mort ?
La mère vend tous ses bijoux pour pouvoir réunir
assez d’argent pour financer leurs voyages et assumer les frais
hospitaliers lors de leurs séjours en France.
Pendant ce temps, son
père et sa tante s’occupaient des papiers administratifs. Ayant des
relations bien placées, le procédé fut accéléré et leurs passeports
furent délivrés très rapidement. Sa tante contacte une amie à
l’ambassade de France et lui remet le dossier médical de Rahim,
insistant sur le fait que son cas était très grave.
Un mois après
avoir eu l’avis médical du spécialiste, ils obtiennent les visas.
Kamélia part en compagnie de sa tante. Celle-ci a des amis qui pourront
les héberger, dans un quartier tout proche de l’hôpital.
Le dossier
et la lettre de recommandation en main, Kamélia ira à l’hôpital,
emmenant son bébé avec elle. Le cardiologue la recevra sur rendez-vous.
La lettre remise à la secrétaire témoignait de la gravité du cas de
son enfant. Il sera vite pris en charge par l’hôpital, au grand
soulagement de Kamélia.
Après toutes sortes d’examens en échocardiographie, de bilans sanguins, Rahim sera opéré dix jours après son admission.
Le
spécialiste d’Alger ne s’était pas trompé sur le cas de son enfant.
Kamélia était heureuse d’être tombée sur quelqu’un de compétent.
Le
jour de l’opération, elle sera soutenue moralement par sa tante Saléha,
ses amis et la compassion des infirmières lui fera chaud au cœur. Jamais
elle ne s’était sentie aussi bien. Elle avait confiance en l’équipe
médicale et chirurgicale qui intervenait sur son fils. Elle ne pouvait
que le sauver.
La jeune mère ne se trompait pas. L’opération se
passera bien, Rahim était hors du danger. Elle sera autorisée à rester
avec lui après son réveil. Kamélia ne se rappelle pas avoir été aussi
heureuse de toute sa vie. Le regard de son enfant lui paraissait plus
brillant et le sourire réussit à chasser la fatigue des mois passés.
Elle se rendait compte qu’elle avait besoin de lui pour vivre autant que
lui de cette pile qui renforcerait les battements de son cœur. Elle
n’arrivait pas à imaginer l’avenir sans lui.
- Papa ! l’opération est une réussite !
Kamélia en entendant les cris de joie de sa famille. Elle était aussi heureuse et aussi soulagée qu’elle.
-
On rentrera dans un mois. Le spécialiste veut s’assurer qu’il n’y a pas
de complications. Après le dernier contrôle, on avisera. Est-ce que ma
belle-famille a appelé ? Est-ce que Brahim s’est manifesté ?
- Non.
En
réalité, son père ne voulait pas lui dire que Brahim s’était manifesté.
Il avait pris les devants et demandait le divorce, confiant le problème
à un avocat. Il ne pouvait pas lui apprendre qu’elle était répudiée
sans appel. Pourquoi l’ennuyer dès maintenant et gâcher sa joie ? Le
plus important était que Rahim soit sauvé.
Les autres problèmes
pouvaient attendre. Youcef était désolé pour sa fille et regrette de ne
pouvoir rien faire en son absence. Il aurait voulu tous les résoudre.
Kamélia ne connaîtra pas la paix à son retour. Uniquement des problèmes
mais pas de paix.
(À suivre)
A. K.
16 juin 2011
Contributions