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Swami prajnanpad PORTRAIT… Par : Hamid Grine

15 juin 2011

Contributions

Swami prajnanpad PORTRAIT… Par : Hamid Grine dans Contributions logo_imp154051 dans Contributions
Edition du Dimanche 10 Avril 2011

Culture

Swami prajnanpad

PORTRAIT…


Par : Hamid Grine

Swami Prajnanpad. Je sais que son nom ne dit rien à beaucoup de personnes. Pourtant, c’est un maître de vie, un professeur de bonheur de première importance qui pourrait changer votre vie, du moins l’alléger,

la rendre plus vivable, plus supportable si vous n’êtes pas doué pour le bonheur. Et Dieu sait combien de personnes sont génétiquement programmées pour le spleen. Le goût de vivre ne se donne pas, il se cultive, il s’apprend avec le temps et les expériences. On ne sera pas tout le temps heureux, mais heureux de temps en temps. Et ce n’est déjà pas si mal. J’ai rencontré ce maître indien, je veux dire son enseignement, car il est mort dans les années soixante-dix, alors que je traversais des moments extrêmement difficiles. Pour me fortifier, je me suis tourné vers la philosophie-recours et secours selon les stoïciens. Dans l’essai d’un philosophe français contemporain, au chapitre consacré à la sagesse, je découvre ces mots : “Ce qui est achevé est devenu le passé, il n’existe pas maintenant. Ce qui doit arriver est dans le futur et n’existe pas maintenant. Alors ? Qu’est-ce qui existe ? Ce qui est ici et maintenant. Rien d’autre.(…) restez dans le présent : agissez, agissez, agissez.” Autrement dit, expurgez votre mental des regrets et de la souffrance sinon de la nostalgie du passé, mais aussi des craintes de l’avenir. Cette exhortation à la concentration sur l’instant présent est présente chez tous les philosophes stoïciens. Mais la suite l’est moins : “Cessez d’espérer d’attendre toujours quelque chose…toujours vous serez déçu.” C’est au désespoir pris au sens propre du mot que nous invite Swami. C’est-à-dire ne plus espérer, car l’attente empêche de vivre, car l’espoir bouche le présent alors que nous n’avons que le présent, que la seconde que nous vivons, car rien ne dit que nous allons vivre la seconde d’après. Ce que recommande Swami c’est de vivre ici et maintenant tout de suite et non de vivre dans le futur. C’est de voir au lieu de penser, car le mental est le lieu de toutes les représentations. Voir la réalité telle qu’elle est, les gens, les choses, voir tout sans idéalisation, surestimation, ou préjugés, toutes représentations du mental. Ne pensez pas : vivez ! Et surtout acceptez ce qui vous arrive, acceptez ce qui est. Si un malade n’accepte pas sa maladie, pourrait-il se soigner pour guérir ? Dire oui à tout ce qui advient pour ne plus vivre dans le refus, dans la dualité et dans le reniement. Pour ne plus être dans une prison qu’on s’est construit soi-même. Swami nous apprend aussi que tout est impermanent et tout est changeant. Partant de là, tout passe même la souffrance, et rien ne sert de s’accrocher aux biens terrestres, aux êtres et aux sentiments. Puisque tout change, rien ne me surprend. Tel ami nous a trahi, c’est normal, il va là où son intérêt le porte. L’intérêt qui est le moteur de toute action humaine. Roborative, la lecture de Swamiji, comme l’appellent ses disciples, est une leçon de lucidité et un bouclier contre les coups du sort. Loin des gourous qui prétendent tout guérir par le mélange de la psychanalyse et les régimes alimentaires, Swami n’a pas écrit de livres, ni amassé une fortune en enfilant les conférences. Il a enseigné ceux qui voulaient bien l’entendre et répondu par lettres à ses disciples. En cela, il ressemble aux prophètes. Mais, lui, ne promet pas le paradis demain. Il nous apprend à vivre au présent. Les yeux ouverts, les bras ouverts, et le cœur ouvert. En désespéré. “Parce que l’espoir est la plus grande souffrance.” N’espérez plus vivre : vivez ici et maintenant ! Demain, il sera peut-être trop tard. Apprenons à vivre ici et maintenant. Ce n’est pas facile ? Justement, tout ce qui est difficile est formateur. Commençons. Un pas, deux pas…la sagesse viendra ou ne viendra pas. L’essentiel est de marcher sur sa trace. Et c’est en traçant que le traceur laissera sa trace.

H. G.
hagrine@gmail.com

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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