Razika Mokrani : “Un travail d’urgence afin de restituer une mémoire en déperdition” Elle est l’auteure et la réalisatrice de “Oiseau bleu, l’histoire secrète d’une guerre” Par : K.Tighilt

Edition du Dimanche 27 Mars 2011

Culture

Razika Mokrani : “Un travail d’urgence afin de restituer une mémoire en déperdition”

Elle est l’auteure et la réalisatrice de “Oiseau bleu, l’histoire secrète d’une guerre”

Par : K.Tighilt

La lauréate du premier prix mention spéciale du jury, revient dans cet entretien sur la mention attribué par le jury à son film, et livre des détails sur son documentaire, tout en évoquant ses projets futurs.

Liberté : Quel est votre première impression à l’annonce des résultats ?
R. Mokrani : Surprise ! La décision du jury reste irrévocable, toutefois c’est un honneur d’être jugée par un jury composé de grandes figures, connaisseur en cinématographie. Je crois que mon premier souhait dans ce festival n’était pas d’arracher un prix, mais d’être tout près de toutes ces personnes, de présenter mon film au public. Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce film, Oiseau bleu, notamment les gens qui m’ont confié leurs mémoires.

Quel était l’objectif premier de votre film ?
Pendant des années j’ai fait des recherches sur la Wilaya III, ce qui m’a donné l’idée de faire ce travail. Un travail d’urgence afin de restituer une mémoire en déperdition. Chaque moudjahid qui meurt, c’est une vérité et une partie de notre histoire qui meurt avec lui. C’est très important de restituer toute cette mémoire, de rendre hommage à ces hommes qui se sont sacrifiés pour ce pays. Il fallait que quelqu’un le fasse d’ailleurs. Je raconte l’histoire d’une opération secrète lancée par l’armé française, en 1955, dans les montagnes de Kabylie. L’opération appelée Force K, avait pour objectif la destruction du FLN de l’intérieur, mais cela avait permis aussi aux moudjahidine de récupérer des armes.

Est-ce votre première expérience dans le film documentaire ?
Non, j’ai réalisé une première fois un court métrage, une fiction documentaire intitulée la Racine ou la quête de l’être. Celui-ci avait obtenu le prix de la meilleure interprétation à Oran en 2002. Puis un second, une Minute de silence, sur les événements du printemps noir qui ont secoué la Kabylie en 2001, et encore un autre film Celui qui nous vient d’ailleurs et cette année, Oiseau bleu, l’histoire secrète d’une guerre.

Des projets en phase de réalisation ?
Exactement, un autre film documentaire sur la Wilaya III. Il s’agit du portrait d’une figure encore vivante de l’histoire de cette région et de la Révolution algérienne. Sans citer son nom pour le moment, je laisse le public découvrir ce film prochainement.