Edition du Jeudi 14 Avril 2011
Editorial
Leçon magistrale
Par : Djilali Benyoub
Conscients de la légitimité de leurs revendications mais aussi et surtout de la force de leur unité ; passée l’épreuve de la rue, ils ont décidé de maintenir la pression jusqu’à obtenir gain de cause. Sont-ils aussi revenus le lendemain à la charge avec les mêmes intentions, les mêmes revendications et la même détermination.
Belles leçons assénées par les étudiants en brisant réellement le mur de la peur qui ceint Alger depuis 2001. Démonstration de force; de la force de mobilisation qui découle à la fois de leur prise de conscience et de leur conviction. Qui aurait cru ces produits de l’école fondamentale capables de cet exploit que même les partis politiques ne sont pas arrivés à réaliser ! Le constat est là. Douloureux pour certains, surprenant pour d’autres.
Conscients de la légitimité de leurs revendications mais aussi et surtout de la force de leur unité-passée l’épreuve de la rue-ils ont décidé de maintenir la pression jusqu’à obtenir gain de cause. Sont-ils aussi revenus le lendemain à la charge avec les mêmes intentions, les mêmes revendications et la même détermination.
Et avec en avant, comme une projection, la question de l’avenir, leur avenir que la tutelle et les autorités, coincées dans leur logique “c’est moi le responsable, c’est moi qui décide”, semblent occulter ou ignorer, si elles ne sont carrément pas dépassées, donc incapables d’imaginer et d’élaborer une véritable politique universitaire moderne. Il n’est plus surprenant qu’elles campent sur leurs positions et renvoient l’avenir au futur lointain alors que les étudiants, gratifiés de la sympathie populaire lors de leur marche, refusent d’embarquer, forcés, à bord de “l’incertitude” et sans boussole.
C’est l’erreur de lancer des réformes “sans préavis” ni mûre réflexion et de compter en conséquence les lacunes et ratages à replâtrer.
Qu’attend la tutelle pour ouvrir un vrai dialogue qui débouchera sur une solution consensuelle et durable avant la déclaration de
faillite ? Ou faudra-t-il attendre la transformation des campus en place Ettahrir et se déjuger par la suite pour faire marche arrière ? Il sera, à ce moment-là, trop tard, même pour sauver les meubles. Les prémices d’une université sinistrée sont bien visibles à l’horizon.
15 juin 2011
Contributions