5.Kamelia/ La nouvelle de Adila Katia

Edition du Mercredi 20 Avril 2011

Des gens et des faits

Kamelia

La nouvelle de Adila Katia

Résumé : Résumé : Kamélia profite d’une sortie pour appeler ses parents. Elle est bouleversée d’apprendre que son grand-père n’allait pas bien.  Brahim la déçoit lorsqu’il refuse de l’emmener le voir…

5eme partie

-Parce que, parce que…

Kamélia a l’impression que tout s’écroule autour d’elle. La réponse de son mari la choque. Elle ne comprend pas pourquoi il refuse de l’emmener chez elle. Si l’état de son grand-père s’aggravait, il mourra sans qu’elle l’ait vu.
- Pourquoi ?insiste t-elle. Tu as du travail ? Tu es fatigué ? l’interroge t-elle espérant avoir une réponse qui ramènera un peu de sérénité en elle. Ou as-tu des problèmes ?
- Mon problème est résolu, si tu pars, il ne sera pas résolu. Tu regretteras d’être partie, l’avertit-il, l’ébauche d’un sourire au coin de la bouche.
- On partira ensemble, dit-elle. Et on reviendra ensemble. Qu’est-ce que tu crains ?
- Rien, seulement je ne veux pas que tu partes ! ta vie est ici maintenant, tu ne dois plus penser à ta famille, seulement à moi !
- Mais…
- Il n’y a pas de “mais”, va me préparer mon déjeuner pendant que j’irai acheter du pain, lui dit-il tout en se dirigeant vers la porte. Gare à toi s’il n’est pas à mon goût ! Je veux que tout soit parfait, comme je le veux moi ! M’as-tu compris ? Que tout soit parfait !
Kamélia hoche la tête. Elle ne le regarde pas sortir lorsque la porte claque derrière elle, elle sursaute. Elle a été comme vidée. La déception et la peine, des sentiments qu’elle ne connaissait pas, étouffent son cœur. Elle a beau tenter de s’expliquer le comportement de son mari, elle ne trouve aucune réponse. Rien n’excusait sa dureté. Il n’avait aucune raison pour la priver de sa famille. Surtout en sachant qu’un de ses membres est souffrant. Comment pourrait-il exiger la perfection d’elle ou de ses actes quand il ne la respectait même pas ? Quand il voulait la réduire à l’état de l’esclave ?
Kamélia est si choquée qu’au retour de son mari, elle n’a toujours pas bougé de place. Brahim a un rire nerveux et va se tenir devant elle après avoir posé le pain sur la table.
- Tu n’as rien préparé, remarque-t-il. Je peux savoir pourquoi ? Tu sais que je n’ai qu’un quart d’heure pour déjeuner et tu te tiens là, à me regarder comme si j’étais un monstre ? Pourquoi me regardes-tu ainsi ?
- Parce que…
- Parce que quoi, crie Brahim, l’attrapant par les épaules pour la secouer. Qu’est-ce que tu crois ? Que je vais te laisser faire ?
- Je suis un être humain, rétorque Kamélia. Comment pourrais-je m’entendre avec toi ? Te préparer ton déjeuner comme si de rien n’était, alors que tu veux me couper des miens ? De mes racines ? Quelle réaction attendrais-tu de moi, en refusant de m’emmener voir ma famille ? Que je me plie à ta volonté ? Je suis désolée mais je refuse de m’ y soumettre, lui dit-elle en le regardant dans les yeux. Je refuse, tu peux faire ce que tu veux de moi mais sans toucher à ma dignité ! J’aurais pu faire de toi le plus heureux des hommes. C’est fini entre nous ! décide-t-elle en allant à leur chambre pour y prendre ses affaires. Fini !…
-Brahim l’y suit et lui enlève la valise des mains.
- Tu ne partiras pas, crie t-il. Je ne te laisserais pas partir !
- Je ne vois pas pourquoi ! Tout est fini entre nous !
- Non ! Je plaisantais, lui assure-t-il. Je te faisais un test ! Tu veux connaître le résultat ?
-Kamélia n’était pas prête à l’écouter. Plaisanterie ou pas, elle ne lui pardonnera pas. Elle ne restera pas ici, même s’il se mettait à genoux ! Sa décision était prise…

(À suivre)
A. K.