Edition du Mardi 22 Mars 2011
Des gens et des faits
L’Algéroise
La nouvelle de Yasmine Hanane
Résumé : Nacer est pris au dépourvu. À son insu, sa mère avait entamé le sujet de ses préoccupations avec Nacéra. Et cette dernière semble avoir déjà pris les devants pour tout planifier. Rachid est surpris et demande à sa mère si, réellement, les choses avaient déjà pris autant d’ampleur.
106eme partie
Fettouma pousse un soupir : – Voulez-vous laisser tomber ce sujet pour aujourd’hui ? Je suis tellement remuée que je n’arrive plus à suivre tous ces évènements qui s’enchaînent.
D’abord un enterrement, ensuite un mariage…
- Ne dit-on pas que la joie efface les malheurs ? Réjouis-toi donc mère, lance Meriem d’un air serein. Certes, nous sommes tous un peu secoués, mais papa est mort il y a presque deux décennies. Nous n’avons de lui que son souvenir dans nos cœurs, et cette tombe qui nous rappellera tout de même que nous avons fait le nécessaire afin de sauvegarder sa mémoire, et de rendre hommage à tous ceux qui comme lui ont donné leur vie pour que notre pays recouvre son indépendance.
Rachid s’approche de sa mère et l’entrelace :
- De quoi te plains-tu donc maman ? Tu ne trouves pas que Nacer est assez grand pour choisir lui-même l’élue de son cœur ? Et puis comme choix, j’avoue qu’il est tombé sur un bon parti. Naïma est non seulement belle, mais elle est aussi la nièce de Nacéra, que nous considérons tous comme un membre de notre famille.
- Mais je ne me plains pas du tout, au contraire, je me suis même demandée si je ne rêvais pas lorsque Nacer m’avait fait part de ses intentions.
Elle regarde Nacéra, et cette dernière ébauche un sourire :
- Alors, puisque tout le monde semble approuver, je vais prendre les devants et organiser une rencontre familiale.
- Le plus tôt possible, s’écrie Meriem, tu sais bien que je dois rentrer chez-moi le week-end prochain.
- Ne t’inquiète donc pas Meriem, dit Rachid, je pourrais toujours demander à ton mari de te laisser passer encore quelques jours chez-nous.
- Oh non, Je viens de passer assez de temps loin de mon école et de mes élèves. Il est grand temps pour moi de reprendre mon travail.
- Mais où est donc ton mari ?
- Sorti faire quelques emplettes, il ne va pas tarder à nous rejoindre. Et Nadjette, pourquoi ne l’as-tu pas ramenée avec toi au cimetière ?
- Elle était d’astreinte hier soir et en rentrant ce matin, elle avait constaté que la petite Kheïra avait une angine purulente. Elle était tellement désolée de ne pouvoir assister à la mise en terre des restes de notre père. J’ai dû vraiment user de tous les arguments valables pour la convaincre de rester auprès de notre fille afin de surveiller sa température qui ne cessait de grimper.
Fettouma s’agite :
- Pourquoi ne nous as-tu rien dit, Rachid ?
- Oh, il n’y a rien de grave. Je t’assure maman que Kheïra va se remettre d’ici deux ou trois jours tout au plus, inutile de te déranger ou de t’inquiéter.
- Je passerai quand même la voir, j’ai de la verveine fraîche et de la menthe, rien de tel que ces bonnes plantes pour préparer des tisanes revigorantes.
- Elle est sous antibiotiques.
- Je n’en doute pas, vous êtes tous les deux médecins, toi et ta femme, vous êtes portés sur ces produits chimiques qui font plus de mal que de bien. Revenez donc un peu aux recettes de vos aïeux qui même s’ils ne font pas toujours l’effet désiré, ne provoquent aucun mal.
(À suivre)
Y. H.
15 juin 2011
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