105.L’Algéroise La nouvelle de Yasmine Hanane

Edition du Lundi 21 Mars 2011

Des gens et des faits

L’Algéroise 

La nouvelle de Yasmine Hanane

Résumé : Après avoir vécu d’émouvants moments au cimetière, Fettouma et sa famille, ainsi que Nacéra, revinrent à la maison. Nacéra repensait encore à Mahmoud, et à son amour perdu, et Nacer la taquina sur son état d’âme. Elle lui rétorque que le sien n’était pas non plus au beau fixe.

105eme partie

Nacéra sourit encore :  – Je suis une vieille bête mon cher, je flaire et je sens ce quelque chose qui naît immédiatement entre deux êtres, et qu’on appelle l’amour.
- Ah ! je vois. Mais n’est ce pas ma mère par hasard qui t’en avait parlé ?
Nacéra acquiesce :
- Nous en avons discuté, et j’en ai même touché un mot à ma sœur et à Naïma.
Nacer sent son cœur faire un bond dans sa poitrine. Il se lève, son verre de limonade à la main, et s’approche encore plus de Nacéra :
- Et qu’elle a été leur réponse ?
- N’estimes-tu pas que le moment soit mal choisi pour toutes ces formalités ?
Nacer prend un air menaçant :
- C’est toi qui m’a provoqué Nacéra, et si tu as entamé ce sujet, c’est qu’il y a anguille sous roche.  Nacéra se met à rire franchement, et Fettouma intervient :
- Veux-tu laisser Nacéra tranquille, elle a eu comme nous tous sa dose d’émotions pour aujourd’hui.
Nacéra fait un geste de sa main pour interrompre Fettouma :
- Laisse-le donc s’exprimer, après tout, pourquoi faire attendre ces tourtereaux. Dès demain, je prendrai en charge cette affaire.
Rachid qui avait suivi la scène sans rien dire jette un coup d’œil vers son frère puis à Nacéra :
- Mais de quoi parlez-vous donc ? À quoi rime cette mise en scène ?
- Ce n’est pas du tout une mise en scène mon fils, dit Fettouma.
- Mais si j’ai bien compris, Nacer veut enterrer  sa vie de célibataire ?
- Tout comme toi, il a le droit d’épouser la fille de son choix et de fonder son foyer.
Rachid hoche la tête :
- Oui, mais j’avoue que je suis bien surpris. Pourquoi ne m’a-t-on rien dit ?
Fettouma secoue sa tête. Ah, ces jeunes et leur impatience !
- Tu vois Rachid, nous étions tellement occupés par l’affaire de ton père, que nous n’avons pas jugé utile d’en parler à qui que ce soit avant que tout soit terminé. Il n’y a que Nacéra et moi qui avions entamé ce sujet, il y a deux jours à peine. J’avoue que moi aussi j’étais surprise par Nacer.
Elle se retourne vers ce dernier et sourit :
- Il a eu le coup de foudre le jour même de son arrivée du Sud, alors qu’il venait de rencontrer Naïma chez sa tante.
Rachid lui donne une tape sur l’épaule :
- Bienvenue au club des mariés mon cher.
- Arrête donc Rachid, je ne suis pas encore dans ce club, j’avais à peine discuté de cette éventualité avec mère.
- Mais ce n’est plus une éventualité, puisque les choses semblent avoir déjà pris de l’ampleur, n’est-ce pas maman ?

(À suivre)
Y. H.