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Balthasar, le roi mage

13 juin 2011

1.Contes

Une nouvelle année commence et c’est peut-être là le signe d’une invitation à se mettre en chemin comme le firent ces trois hommes venus d’Asie, d’Afrique et d’Europe. Gaspard, Melchior et Balthasar ont été avertis de la naissance du Roi de Judée par une étoile. Guidés par cette petite lumière, ils se rendent à Bethléem pour honorer un enfant qui vient de naître.

Adoptés comme saints patrons des voyageurs et des pèlerins, ces astrologues et magiciens n’ont fait que répondre à l’appel puissant de la voie du cœur, en témoigne leur cheminement et celui de ces hommes et de ces femmes d’aujourd’hui qui choisissent de voyager à pied comme au temps d’autrefois. Et cela résonne comme le début d’une quête, voici pour éclairer nos cœurs celle d’un de ces rois mages :

En ce temps-là régnait en Ethiopie Balthasar, il était jeune et beau, sa peau luisait sous le soleil de l’Afrique. La troisième année de son règne, alors qu’il n’était âgé que de vingt-deux ans, il décida de rendre visite à Belakis, la reine de Saba dont la beauté était louée dans le monde entier.

Après douze jours de marche, Balthasar et ses compagnons sentirent le parfum suave de la rose et bientôt ils virent les jardins qui entouraient la ville de Saba. Ils entrèrent dans la fabuleuse cité et furent émerveillés par tant de splendeur dont le joyau bien sur était la demeure de la reine. Belakis vint les accueillir dans une robe ruisselante de pierreries, sa beauté était plus radieuse qu’un soleil printanier. En la voyant, le roi fut saisi d’un grand trouble car Belakis était plus douce qu’un rêve et plus brulante que le désir. Balthasar tomba aux pieds de celle qui maintenant gouverné son cœur.

Lorsqu’ils se retrouvèrent seuls, ils s’étreignirent tendrement puis violement. Le roi appelait sa reine sa petite étoile mais il vit dans ses yeux l’éclat d’une larme. Et celle-ci vint à perler sur la joue de Belakis. La reine de Saba confia son tourment à Balthasar : elle rêvait d’abandonner ses beaux atours pour des vêtements de femme des champs et surtout connaître la peur.

Ainsi, sous des allures de mendiants, ils quittèrent le palais, Belakis entraîna le roi dans un cabaret de la ville où crocheteurs et portefaix s’acoquinaient avec des femmes de peu de foi. Ils s’attablèrent dans ce bouge à la lueur d’une lampe infecte, dans des vapeurs de graillons parmi les rixes des buveurs. Lorsqu’ils eurent mangé du bout des lèvres, Balthasar s’aperçut qu’il n’avait point emporté d’argent. Il voulu s’expliquer mais le cabaretier leur ria au nez et les livra à des brigands qui passaient par là. Leur jeunesse et leur beauté seraient probablement vendues un bon prix.

Enchaînés, Belakis et Balthasar durent marcher dans le désert, le jour sous un soleil impitoyable et la nuit sous le regard glacial de la lune. Ils connurent l’affreuse solitude du voyageur. Et la caravane des esclaves fut attaquée.

Lorsque Balthasar s’éveilla, il était entouré de ses compagnons, il avait été en proie à un délire violent où il n’avait cessé d’appeler Belakis. Mais elle l’avait déjà oublié dans les bras d’un autre roi. Mais Balthasar ne voulut rien savoir et dès qu’il eut retrouvé un peu de force, il se rendit au palais de Saba. Là-bas, il y fut fort mal accueilli et même éconduit.

Il resta trois semaines comme mort et le vingt-deuxième jour il décida de rentrer au pays car il avait perdu ce qui l’aimait, la belle Belakis. Il se résolut alors à se consacrer à la sagesse et à devenir mage. Si cette résolution ne lui donnait point de plaisir du moins, lui rendait-elle un peu de paix. Il se plongea dans l’étude de l’astronomie avec ardeur et pendant qu’il veillait aux mouvements des étoiles il ne pensait ni à Belakis ni à quoi que ce soit de ce monde. Or, on vint à lui confier que la beauté de la reine n’était plus qu’un rêve car elle s’en été allée, cette idée lui gâta le souvenir de celle qu’il avait tant aimé et il ne désira plus la revoir. A compter de ce jour, Balthasar fit de grand progrès en magie et en astrologie. Mais la rumeur s’était répandue dans tout le pays et dans les royaumes voisins que le roi Balthasar n’avait plus d’amour pour Belakis. De plus, il se consacrait à l’observation d’une étoile qu’il avait découverte au firmament, dont lui seul pouvait contempler son éclat comme un œil céleste clignant avec douceur dans le noir. Le roi d’Ethiopie se réjouissait et louait cette étoile :

— Heureux, heureux, heureux, celui qui naîtra sous cette étoile.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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