G5, G8, G faim

Auteur    : Mohamed Benelhadj

E-mail    : [e-mail]
En attendant l’été, voici, pour se tenir au chaud, quelques unes de mes « Chroniques des jours sans ».

G5, G8, G faim

Cette fois, puisque, nous dit-on, rien ne va plus, ils se sont donné l’accolade à Deauville, lieu charnu de bonne chair et de casinos. Le choix par Nicolas Sarkozy de cet endroit est symbolique à plus d’un titre. Le sort de la planète est sensé s’y jouer. On y évoquera les équilibres macro-économiques, la fluidité des capitaux, les échanges internationaux qui devraient être mieux régentés. Du déjà vu qui prend des allures clownesques à force de se répéter.

Côté jardin, des chefs d’Etat posés là, accompagnés de leurs épouses qui exposent leurs toilettes aux regards des badauds et au crépitement des flashs de photographes pour gazettes «people ».
A l’occasion, le ventre arrondi de Carla Bruni Sarkozy fait plus l’évènement que « l’évènement » lui-même.
Côté cour, les sherpas et les patrons des grandes institutions financières. Ils affichent des têtes d’enterrement, dramatisent les prévisions, avancent ou reculent les échéances de la reprise économique selon le degré de satisfaction des rentiers de l’ombre, distribuent les satisfécits aux soumis de l’ordre établi, font injonction aux réfractaires de rentrer dans le rang. Pour le bien des peuples qu’on continue d’affamer.
Imperturbablement, tous les ans, ce groupe repu de huit pays qui étaient cinq au début, délègue ses chefs pour un sommet. Ils se rendent l’invitation comme pour découvrir les spécialités culinaires. C’est souvent en bord de mer qu’ont lieu les réjouissances. Leur goût pour le poisson semble être la chose qu’ils partagent le mieux.
Nous disions que l’hôte français avait le sens des symboles. Justement, la spécialité de la cité balnéaire de Normandie c’est le maquereau.
Med B.

A bientôt.Salutations trézéliennes. Mohamed Benelhadj.