Entre des règles du jeu politique qui excluent les rapports d’opinion et les règles du jeu économique qui excluent l’équité et l’initiative, dans un contexte où maintenant il est connu qu’aucun itinéraire proposé ne pourra être emprunté sans la mobilisation de toutes les forces disponibles, quels objectifs à la fois politiques et économiques, d’intérêt général,
pourraient être atteints? Le constat est déjà fait qu’en matière de politique, durant toute l’époque du parti unique, cela ne marchait pas bien du tout. Mais alors pas bien du tout. Le même constat est également fait qu’en matière d’économie, durant toute l’époque du parti unique, rien non plus ne marchait bien. Lorsque le constat est également fait qu’en matière de politique, rien ne marche plus même avec un multipartisme cependant dévoyé, et qu’avec une entrée dans l’économie de marché cependant dévoyée, à l’évidence, il faudrait aller vers l’idée qu’il y a bien des raisons à identifier qui dévient tout ce qui a été entrepris. Quelles seraient ces raisons-là ? Question de constitution ? Questions de textes à réformer ou à enrichir ? On a modifié, on a enrichi, on a même refait, et pourtant rien ne va plus. Quelles seraient donc ces raisons ? Quand on aborde ce genre de questions, et quand on aborde la révision de la constitution ainsi que le processus des réformes, nous pensons que tout est possible à faire et que tout peut donc arriver. Mais, quand on évoque ce qui est constant, c’est-à-dire les enjeux de pouvoir, on se dit finalement, on se dit que tout est incertain, que tout est difficile. Déjà qu’il est difficile, dans les temps présents, de se prévaloir d’un consensus pour légitimer toutes les décisions qui n’engagent pourtant que le moyen terme, et qu’en faudrait-il en terme de consensus pour engager le futur des générations à venir ? La question se pose davantage qu’il n’y a aucune prise sur l’évaluation des ressources financières futures. C’est apparemment la classe politique et non la classe constituée par les professionnels de l’économie qui possède le pouvoir d’engager l’avenir et même de mettre en débat les règles du jeu économique. C’est elle qui modifie les règles du jeu économique depuis qu’il est apparu qu ne faudrait plus compter sur les IDE et les privatisations, les deux en termes de quantité et de qualité? Les modifier dans quel sens, pourquoi, et qui pense avoir une légitimité éternelle, valable pour une durée qui va très au-delà des mandats temporaires pour des engagements de très long terme au nom des futures générations? Elle se pose également davantage qu’il n’y a plus aucune étude de prospective même sur un horizon de dix années, à la fois qui nous décrirait l’environnement international et régional, plus particulièrement, dans lequel notre pays va évoluer, ce que nous avons décidé comme programme sur les dix années à venir et les retombées de ce programme. Il faut bien se rendre compte que l’économie qui dépend d’une ressource volatile ne peut pas être régulée. Il faut bien également se rendre compte qu’avec cette obsession à définir et à quantifier les programmes par référence à une variable aléatoire, tout l’avenir s’inscrit dans une large marge d’incertitudes avec l’impossibilité d’une redistribution sociale. Redistribuer quoi ?
N°3526 – DIMANCHE 12 JUIN 2011 La Voix de l’Oranie
12 juin 2011
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