Le Carrefour D’algérie
Samedi 11 Juin 2011
Soug ennsa
Par Yasmine Benbekhti
Slim ou Djellaba?
Les femmes sont obsédées par leur poids. Quand elles se sentent «grosses», elles veulent maigrir. Si elles se trouvent maigres, elles veulent prendre du poids. Si elles ont la taille idéale,
elles s’obstinent à la garder, malgré la vie. Quotidiennement face au miroir, elles s’interrogent, mais surtout, interrogent leur entourage: «tu trouves que j’ai grossi?». Personne n’y échappe, amies, famille… Mais le plus souvent le pauvre mari. Il importe peu que sa réponse soit sincère ou non. Ce qui peut le tirer d’affaire, c’est la manière de la détourner. S’il répond affirmatif, il est bon pour une longue série de reproches après lui avoir exposé tout ce que la nature peut faire endurer à une femme. S’il répond négatif, elle le prendra mal aussi, car pour une femme, le fait qu’il nie l’évidence pour la ménager signifie qu’il l’a prend pour une idiote, si ce n’est qu’il cherche à éluder le sujet qui l’ennuie. Avant tout il faut savoir que quand une femme pose une question sur son physique, ce n’est même pas pour se rassurer mais uniquement dans le but de récolter un compliment. On ne s’en lasse jamais. Mais si une femme, après de longs moments de préparatifs est satisfaite du reflet de son image dans la glace et ne rencontre aucun compliment, elle panique et se remet à s’interroger et à interroger son entourage. D’ailleurs, la première chose qu’on remarque les unes chez les autres, c’est les changements de silhouette. A chaque retrouvailles, sans la moindre objectivité, les femmes se commentent les unes les autres sur leurs silhouettes, et à tous les coups ça tombe comme un compliment. «Tu as grossi», «ysellemek!» car chez nous, prendre du poids est un avantage de beauté. Dans une société où les normes traditionnelles se bâtent la priorité avec l’influence occidentale qu’elles côtoient, il est difficile de fixer des repères. Une femme mince en Europe passerait pour anorexique chez nous. Elle ferait pitié aux femmes et ne rencontrerait chez les hommes qu’indifférence. Pour être dans la catégorie «Slim» ici, il faudrait avoir des formes généreuses, «un petit» taille 40 suffit pour ça! Et ce n’est pas qu’une question génétique, le sport ne fait pas encore partie de notre culture, il n’y a qu’à voir nos scores au niveau professionnel, et le régime provoque l’anémie, il paraît. Alors, plutôt que d’avoir à choisir entre la Djellaba et le Slim, peut-être pourrions-nous adopter un juste milieu entre Pinocchio et Mobidik
11 juin 2011
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