Le Carrefour D’algérie
Point de vue
Par Ahmed Meskine
L’avenir politique de Belkhadem
Bien que sa position au sein du Comité central du FLN ne soit pas largement soutenue, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem,
n’hésite pas à déclarer qu’il reste contre la limitation du nombre de mandats présidentiels. Curieuse position pour un homme qui, d’abord, est en conflit ouvert avec une dissidence qui semble très active et très virulente et curieuse ensuite, puisque l’on ne peut applaudir un mandat à vie au moment même où tous les peuples arabes y compris en Algérie se sont clairement exprimés contre un tel choix. Du point de vue de l’honnêteté politique, Belkhadem ne peut être pour une telle option, ni lui ni aucun homme politique, surtout pas dans un pays comme l’Algérie où l’on veut toujours maintenir cette petite avancée démocratique par rapport à des pays comme l’Egypte ou encore la Libye. Le pire, c’est que le secrétaire général du FLN veut coûte que coûte, se démarquer. L’on se demande d’ailleurs pourquoi? Pourquoi risque-t-il un nouvel affront sur une question qui semble déjà tranchée? L’on peut y lire donc un calcul pouvant lui permettre de reprendre du poids dans un échiquier politique dont les pions se préparent tous aux législatives mais aussi aux prochaines présidentielles. Pour justement atteindre ces échéances, il doit se maintenir à la tête du FLN. Or, c’est là où tout semble confus. Rien ne peut assurer le maintien de Belkhadem. Tout peut aller très vite et les nouveaux redresseurs risquent même de reprendre du poil de la bête. Ainsi, si l’on doit faire une lecture objective quant à son choix, elle ne peut sortir de ce contexte. D’autant qu’il ne pourra plus compter sur ses partenaires politiques pour le soutenir, le RND et le MSP étant arrivés au point du chacun pour soi, élections obligent. Que reste-t-il finalement à l’homme fort du FLN, puisqu’il l’est du moins à ce jour? Rien, à part le soutien du président de la République qui est en même temps le président d’honneur du FLN. Encore faut-il que Bouteflika lui apporte ce soutien. Non, Belkhadem sait pertinemment que cette phase est très préoccupante pour son avenir politique, et de ce fait, il doit chercher les compromis là où ils se trouvent, quitte à demander une bouée de sauvetage de la part du président de la République lui-même.
11 juin 2011
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